Ça n’a pas l’air bien vieux, ya de la pierre sur les murs et une cheminée allumée quand ça caille: on se sent un peu chez tonton à Sartène.
Le patron parle avec l’accent corse, la table de vacanciers à côté papote avec l’accent corse en racontant ses vacances à Bonifacio, le voisin qui vient boire un coup au comptoir prend l’accent corse. Ya bien que la serveuse cuisinière qui n’appuie pas sur la pédale à folklore. Ardoise: entrecôte 20€, omelette au bruccio 12,5€, sauté de veau 16€ et les « cannelloni bruccio ». De la pâte à lasagne farcie du fameux fromage, sauce tomate, avalanche de râpé. L’ensemble est un peu trop affaissé, mais servi très chaud et c’est tant mieux et pour tout dire, il s’agit du point le plus intéressant à retenir. Un peu de salade verte à part pour fignoler la prestation à 14€ quand même. 13/20. Le pain est sérieux, le café beaucoup moins. Le verre de vin rouge est vendu 4€, bof. Je vous le garde pour la fin mais c’était au début du repas: le patron amène trois ou quatre tranches fines de lonzu, pour patienter. Vraiment très agréable, un sympathique signe d’hospitalité.
Assis près de la cheminée, je ne nie d’ailleurs pas avoir sombré dans un moment furtif de nostalgie incontrôlée. En effet, voilà bien longtemps entre amis, heureux mais exténués d’un retour de randonnée nous posions nos sacs à dos dans une cabane de bergers du côté de Corte. Et entamions notre nuit noyés dans des rires et des bouteilles de myrte. Comme aujourd’hui ici à « Via Corsa », tout là-haut et loin de tout, le moment nous faisait échapper à la CB.