Tables Et Comptoir

Adresse référencée à ses débuts par nos services que les nappes s’en souviennent. Mauricette a encore rêvé d’elle alors on a replongé. Table qui nous avait bigrement conquis par sa simplicité. Spontanéité de l’accueil et du service, fulgurance des assiettes bien peu flambeuses, une éloquence modeste qui en ajoutaient au plaisir. Vue l’évolution du décorum avec Mauricette, on a presque cru que de nouveaux tauliers avaient pris la relève. La maitresse de maison change nos couverts en gants blancs, ridiculement ampoulé. Si décalé de ce que nous connûmes qu’on préfère en rire. Sauf qu’à 42€ le menu, on rigole moins. Et « à la carte »: 70€, on ne rit plus. Désormais, on se la joue gastro à fond les goulots, mais voilà: encore faut-il du niveau! Le menu. Une petite merveille avec le « tourteau et moules de bouchot AOC dans un ravioli vapeur »! Original et très bon avec des produits simples: on adore ça! 15,5/20. Le « bavarois d’oignon doux de pays caramélisé, son pistou de légumes d’été et lard croquant » est jouable même s’il manque ce mordant paysan que j’aime, quand il frôle la caricature. 14,5/20. Déception, fait douter de la présence de Serge Vaz en cuisine: « épaule d’agneau de Provence confite, une purée d’artichaut au beurre noisette ». On le sait bien: vous pouvez prendre le meilleur produit du monde, si la cuisson est loupée, c’est un flop! Chair trop cuite, ôtant toute ambition de plaisir. 11/20! Mauricette déserte ses habitudes viandardes pour « comme un maki de thon blanc de Méditerranée croustillant, une rémoulade de fenouil et wakamé façon Asie ». Même constat de cuisson que pour l’agneau. Cuisson aléatoire, chair sèche en bouche. 12/20. Et puis arriva ce qui arriva. Mauricette commence à remuer sur sa chaise: ya pas pire signe pour le restaurateur! Le contexte commence à lui peser sur le haricot d’autant que nos voisins sont très bruyants. Ah flute! J’allais oublier les desserts! Je les ai vite oubliés d’ailleurs! Mais heureusement, j’ai des notes et des photos! « Une mousse de pêche plate sur une gelée de framboise et sorbet vanille » faite maison sans aucun doute, mais quelle platitude! Tristounette! Vu qu’on a pris le même avec la dame au chapeau vert: 12/20. Au final l’addition est forcément salée: 172€ à 3 avec un Riesling à 39€ et une Chateldon à 7€. Passons sur l’affichage de tous les diplômes du chef qui n’ont jamais eu besoin de ça pour nous convaincre, à l’époque où il visait la pérennité de son métier-passion plutôt qu’une course au chiffre d’affaire. Le peu de couverts qu’accepte l’adresse n’est pas une raison suffisante pour justifier de tels tarifs pour ce que nous considérions jusqu’alors la meilleure table de Toulon.