Sushi Ginza Onodera

4.5

Je me demande quel est le plus grand talent de la boutique! Savoir s’ouvrir aux néophytes peu habitués à la catégorie japonaise (j’en suis) ou faire l’unanimité auprès des aficionados du genre? Allez savoir. C’est sur le site www.lesrestos.com* que j’ai découvert « Sushi Ginza Onodera », éloge confirmée** dans la foulée par François Simon, critique gastronomique amoureux et écouteur du Japon. En trottant dans la rue, difficile de savoir sinon. Faut même sonner à la porte, voyez un peu. Lieu impeccable de sérénité, terriblement apaisant dans sa densité. Avec Mauricette, on se décide rapidement pour un repas au comptoir. Douce pédagogie de la charmante maîtresse des lieux, elle est un guide merveilleux. Devant nos yeux d’enfants, le chef exécute les gestes avec une incroyable dextérité. Pas à l’abri de nos préjugés, pour tout dire nous avions un peu peur de la caricature, du folklore. C’est drôle la puissance de l’échange entre celui qui fait et celui qui déguste, cette « interactivité » comme cause mon beauf quand il m’explique Facebook. Menu 80€. Velouté de Saint-Jacques avec œuf de saumon, poisson frit frais servi avec une sauce vinaigrée, et forcément 8 sushis et makis fignolés avec des produits comme le thon rouge d’Espagne, saumon, bar, encornet. Et quel riz! Des 16/20… des 17/20. Un autre monde, parallèle à toutes les inepties sushiennes et autres franchises pas franches qui polluent le quotidien. Bref! Grosse intensité, tension positive. Les touches de wasabi proposées quand nécessaire, gingembre préparé par leurs soins entre chaque bouchée. Osez les différents sakés (hors menu) pour accompagner les délicats mets. On est bien loin de ces alcools qui traumatisent l’estomac dont les restaurants asiatiques sont coutumiers. Un moment d’exception, d’art de la table que les spécialistes adoubent et où les néophytes s’émerveillent. Plus qu’un excellent repas, une rencontre, un plongeon culturel. Exceptionnel.