So Green

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L’adresse était prometteuse. D’autant que le numéro rappelle du souvenir: ex « Fleur de Thym » dont les draps s’en souviennent.

C’était avant! Une ruelle du centre-ville qui sent bon le bon coup, la table d’initiés qu’on veut être le premier à découvrir, le bon filon qu’on racontera aux copains. Alors bon. J’ai le regret de vous décevoir mais c’est complètement à la ramasse. L’esprit de la boutique se veut dans l’air du temps! L’annoncé est sans ambigüité: « restaurant bio et 100% sans gluten. Plats végétariens/vegan. Plats sans lactose. Produits frais et locaux ». J’ai rien contre la posture modeuse en diable, le créneau fait partie du monde. Sauf que avant même de manger, ya comme qui dirait un noyau dans la mayo: les deux apprentis jouent à l’ordinateur pendant le service derrière le comptoir, laissés en liberté même pas surveillée par le patron. En salle, ils récitent lourdement une poussive caricature du B-A-BA de leurs attributions, à s’excuser à longueur de temps sur ceci et sur cela sans la moindre sincérité. Limite que ça se moque des 5 malheureux clients. Bref!

Sashimi de poissons à la tahitienne, bruschetta vegan, spaghetti de céleri façon carbonara, samossas de légumes de saison, filet de saumon, un burger thaï et même un burger au steak d’avoine et tomates séchées. Je me lance avec « yakitori de poulet, citron vert, miel et gingembre accompagné de spaghetti de courgettes ». Les gamins se sont « excusés » du temps d’attente 3 fois en 50 minutes vu que c’est le temps mis par le yakitori à me venir sous le pif. Peut-être vient-il du Japon vue la recette. Des morceaux de blancs durailles cramés sur le côté, dans une courte sauce approximative dont on sent juste le miel, mais pas le citron vert ni le gingembre. Et surtout aucun spaghetti de courgette en vue. Par contre, des frites de patates douces, sèches et grasses. Ça oui, plein. Le problème, je ne raffole pas de la patate douce, surtout quand on me fait la surprise. Je reste sur un 7/20 pour 16€ annoncé. Et 15€ facturé.

C’est vous dire la pagaille dans la boutique. Vu le temps de réaction des cuisines et que je voudrais quand même partir avant la nuit car j’ai pas de feux à mon vélo, j’ai laissé tomber le dessert, faut pas m’en vouloir. Le pain est nul, le café imbuvable, la musique trop forte, les tables sont dressées et mal nettoyées avec résidus des repas précédents coincés dans les sets de tables en paille verte, les serviettes en tissu sont tachées et mal lavées… Tabourets inconfortables en bois sans dossier, et aucun porte-manteau en vue pour accrocher l’anorak. So Green, so nul.