Restaurant, faut pas exagérer non plus. Aucune table dressée en terrasse ce midi, des bancs et tables en bois comme sur les aires de repos d’autoroute, devant la porte des tonneaux pour tables comme chez le confrère initiateur de l’idée voisin. Hého? Ya quelqu’un au fond? Il arrive: le jeune homme me pose un set de table, un verre Ikéa et une serviette en papier sous le nez. L’ardoise avec les « suggestions du chef »: entrecôte 18€, tartare 17€, 3 salades 11€ et 12€, tagliatelles 11€. Point barre. Même pas de pizzas comme promis! Que voulez-vous que je fasse de propositions pareilles? J’ai un guide de restaurants à tenir moi! Pfffou. Bon allez: « salade poulet » à 12€. Deux tables à fournir sinon la mienne, 30 minutes à venir pour mon plat d’assemblage basique. C’est vrai que faut le zigouiller, le poulet. Puis le plumer, etc. Enfin bon. M’arrive un lit de salade fort peu assaisonné, aride. Pignons, cubes d’emmenthal irréguliers, quartiers de tomate écrasée, un œuf dur coupé en deux, des bouts de champignons frais mais noircis par le stockage et cinq bouts de poulet, des escalopines passées à la friteuse. Pourquoi pas. 11/20. Pour 4€, j’ai tenté la « mousse au chocolat ». Elle est merveilleuse. Ou alors elle bénéficie du contraste avec mon plat: je m’attendais au pire. Mousse dense et peu sucrée, appuyée sur le noir et pas stockée dans le frigo depuis une semaine. Un bonheur j’vous dis. 14,5/20. Le café est très bon et facturé seulement 1,3€. La place du village, celle où toutes les terrasses des restaurants écartent les coudes, est agréable, un peu de vent amenant de la fraicheur pour aider à supporter la canicule. M’enfin bon, revenons à nos moutons: sauf à étoffer la proposition de salé et concomitamment à élever le niveau de cuisine, je ne vois aucune raison pour que cette adresse sorte du lot du commun.