Bon ben voilà, c’est fait. Passé mille fois devant, jamais stoppé. Bon ben voilà, c’est fait.
Inutile de rêver: on sait bien qu’en entrant ici, faut laisser ses ambitions de gastronomie violente dans la voiture. De ces façades qui restent humbles, dans un petit centre commercial presque anodin qui a tout pour plaire. Sauf que ceux qui nous lisent savent parfois, les surprises sont belles! L’espoir, toujours. Sauf que ça sera ailleurs et une autre fois. Porte poussée, ça sent la friture. J’ai vu Mauricette faire un pas en arrière, en même temps qu’elle me dit « mon Damart va sentir la fritasse ». Puis deux pas en avant, pour aller s’asseoir à l’invitation du jeune homme, peut-être un apprenti. On n’était même pas assis et encore en train de nous dépiauter de nos parkas d’explorateurs du Grand Nooord que ce jeunot nous propose à boire. Sans même nous regarder, dans une stricte fonction d’agitateur de tiroir-caisse. Alors on a dit non tout aussi automatiquement, y a pas de raison. Une ardoise avec plein de plats mais ils semblent être deux en cuisine. Mauricette vise une « escalope milanaise ». On la connait bien, celle-ci. Escalope trop fine et sans gout, du congelé. Les frites sont fraiches, mais l’huile sent fort à tel point que la dame au chapeau vert ajoute de la mayo pour en atténuer le gout, c’est vous dire le millefeuille de gras. Hébé dis donc… 7/20 pour 16€ quand même.
De mon côté, plus de chance avec mon « pavé de saumon sauce safranée et thym » selon le serveur. Il s’agit plus sûrement d’une escalope de saumon frais, aucun doute là-dessus. Poisson cuit correctement mais servi tiède. La sauce est adroite. Le riz genre basmati est mélangé avec du poivron, rouge et vert. Oui, je sais… ça met de la couleur…. Mais j’aurais bien aimé qu’on me prévienne! Je ne digère pas le poivron! Ça se fait quand on se met un tantinet à la place du client! 12/20. On fera l’impasse sur les desserts qui semblent maison. Je les ai vus. Ils sont exposés à tous vents sur une table dans le restaurant, juste à côté du bar. Alors on paye, on se lève, on part. Comme les statistiques sont tenaces, personne ne se précipite pour nous souhaiter « au revoir », coutume certes un peu formelle mais assez répandue dans ce genre de situation qui s’apparente à de la politesse pouvant faire illusion quant à la probabilité d’être considéré comme autre chose qu’une CB ambulante. Triste loupé, je ne vous le fais pas dire.