Restaurant Herrero

2.5

Avec Mauricette, on se questionnait: où en est l’institution du port référencée par nos services durant quelques années? C’est vrai quoi?

Le quai est bondé, les restaurants plein ce samedi de fin d’été et lui, « Herrero » deux ou trois tables seulement. Les tarifs ne sont pas aussi élevés que le prétend la réputation! Les réputations ont la vie dure! Des formules de 16€ à 20€ (plat et dessert): on a vu pire en milieu touristique. Du poisson frais au poids (8€ les 100g), panachés de coquillages, huitres, bulots, salade de poulpe, demi-homard poché mayonnaise (16€), faux-filet grillé et magret de canard à 18€. Seulement voilà: à l’éclairage de notre test, les détails chagrinent! Ils peuvent expliquer le bas niveau de fréquentation. Sur les 5 personnes en salle, seule sourit une petite serveuse blonde et alerte qui prend son boulot à cœur! Les autres, patron et famille du patron compris, c’est la tronche des mauvais jours. Autant d’accablement est affolant, autant de mines abattues est terrifiant. Quand je dis que c’est la tronche des mauvais jours, je suis sévère: entre eux, le père, la mère, le fils pouffent parfois à pleines dents. Mais à l’écart du client, des fois qu’il écouterait ce qui les poile.

Bref! On mange quoi? Mauricette provoque l’institution spécialisée dans la chose maritime en optant pour un… « carpaccio de bœuf ». Assiette spacieuse, presque surchargée: tomates, champignons frais, parmesan, oignons rouges, pastèque, melon, salade verte et bien sûr, le fameux carpaccio. Il est de belle qualité et ne pisse pas l’eau comme chez les confrères « moins cher ». Dommage que les frites soient des congelées, surtout pour un cuisinier-artisan qui revendique ne travailler que le produit frais. La dame au chapeau vert m’a fait lever 3 fois pour le sel: notre salière est vide. Celle de la table derrière est vide aussi. La troisième vers le comptoir sera la bonne. Mes déplacements n’ont émus personne dans la boutique, et surtout pas la dame avachie derrière la caisse. 14,5/20.

Mon « filet de dorade, jus de coquillages, crème madras » confirme le registre de « cuisine traditionnelle » façon retour vers le futur « années 80 ». Un beau filet de dorade bodybuildée: dorade sébaste! Cuisson pochée, brunoise de courgette cuisinée, timbale de riz safranée. Sauce base curry. bon et copieux. 14,5/20. Nos deux plats sont équipés de desserts dans le cadre des formules 18€ et 20€. Je bénéficie d’un « savarin » pas maison, comme beaucoup. Bien arrosé d’un rugueux sirop au rhum. 13/20. La « mousse au chocolat » de Mauricette la déçoit beaucoup. Plus par le mensonge d’un prétendu « fait maison » que par son gout. Très légère, de la poudre émulsionnée à l’eau. Effectivement: « on peut dire « fait maison » dans ces conditions. 7/20. Le cadre où domine le bois paraitra un peu vieillot à l’assidu de lounge-machin. Nous avec Mauricette, on aime moins. Faudrait juste une cuisine moins datée et surtout, beaucoup plus de joie dans la boutique. Surtout.