Relais De L’Abeou

Vous pouvez me dire ce que vous voulez, mais quand un restaurant est bon, ya du monde au balcon.

Plus d’une centaine de client et je suis sans doute court. Saint-Paul Lez Durance n’est pourtant pas le Quartier Latin ou même la plus voisine Place des Cardeurs à Aix. Seulement voilà, on y trouve un sacré bon cuisinier. Bien sûr que la proximité de Cadarache aide bigrement l’ambition en drainant une clientèle qui va des copines en virée gueuleton à la table d’ingénieurs parisiens en virée technique provençale. Je m’y suis pointé un midi de semaine sans réservation et j’ai eu de la chance puisque la taule affiche (presque) complet. Le jeune patron devant le bar fort bruyant s’active, une vingtaine de clients en sont au pastaga sur le comptoir saturé en verres sales qui attendent leur tour devant le lave-vaisselle. Un boucan. 90 décibels. Migraine. Bref! On me fout vers une porte qui donne sur la terrasse arrière, mais je ne me plains pas: ça fait de l’air, surtout en hiver. Une centaine de clients au coude à coude dans la salle se rue sur un menu à 18,90€ qui fait des ravages. Avec comme plat du jour, côtes d’agneau bâton grillées au thym. C’est pas du Mozart, du tout simple qui plait facile à sortir.

Des salades à 15,20€. Des spécialités fromagères qu’on suppose seulement en hiver à partir de 15,90€. Trois tartares à 100 balles, entrecôte et escalope de veau (16,90€) et bien sûr, des tagliatelles dès 13€. Bien peu excitant. Et puis un peu à part sur le côté de la table, une étiquette qui m’inspire: « jarret d’agneau braisé de 7 heures, légumes d’hiver au jus et girolles ». Une assiette creuse quasi ducassienne dans sa sobriété circulaire. Un jus corsé à damner, des racines comme navet, panais, topinambour et patate grenaille. Les petites girolles délicatement acides. Viande très confite, un peu sèche sur les côtés mais vraiment, je suis un peu mesquin de le signaler. 15,5/20 pour 18,90€. Ce qui n’est pas donné, sauf quand on compare à une souris Davigel décongelée servie avec des frites Mac Cain vendue 17€ chez n’importe quel zozo de la soupe! Bref! Le « millefeuille d’Arlette caramélisé, crémeux choco poire framboise ». J’ai pris et bien m’en a pris! Trois disques de pâte feuilletée caramélisées, le confit de framboise écarte les coudes. Mêlée au chocolat, la poire est trop timide. 15/20 et 6,9€ pour ce dessert bien réalisé et peu sucré. Je suis à peu près convaincu d’avoir choisi les deux plats les plus intéressants de la carte pour me régaler. Le reste est très commun, je vous assure. Service familial stressé et stressant. Comme si tous les clients devaient être pressés, manger chronométré. Serviettes en papier, et sachet de moutarde et ketchup sur table. Une simple brasserie du midi avec un cuisinier d’un sacré bon niveau. D’un aspect strictement marketing, affaire particulièrement aiguisée.