Olivier Luisetti (qu’on a connu au « Bouchon Provençal » un peu plus bas) est homme de décisions mais pas de demi-mesures. L’épanoui trentenaire a mis un coup de baguette magique sur « Le Grand Latin » dont il a gardé le mieux: de beaux volumes et un charme de brasserie fin de siècle où auraient pu se croiser Pagnol et Rebuffat, Rellys et Camus. Fin mai 2016: derniers coups de pinceaux et premiers coups de fourchettes. Cuisine ouverte au fond, près des tables en bois où négocient discrètement les avocats du quartier devant un petit Chablis. Près du comptoir, des couples au calme pour un repas en lumière douce. En terrasse, embouteillage joyeux de brassées de copains devant… pastis et olives en attente de leurs plats. Avec Mauricette, celle dont tout le monde connait la date d’anniversaire sans jamais dire son âge, on a pris du plaisir dans nos attributions de cobayes pourtant blasés. Sur table moulin à poivre, fleur de sel, huile et vinaigre. Du monde, beaucoup de monde: le service se mélange parfois les pinceaux. Cuisine! Formule 17€ le midi, produits frais et savoir-faire dans une cuisine simple et bien fagotée: c’est bon.
Bon, l’épatant « risotto au vin rouge, figatelli rôti au miel ». Ou comment en ce remuant le ciboulot et en se levant tôt le matin, on trouve des recettes inédites. Parfait, 15/20. « Tarte aux pommes » en VO, c’est à dire dans sa version fine, caramélisée et pâte dorée croustillante au beurre. 14,5/20. La dame au chapeau vert prend l’accent de Robert Paparemborde pour croquer ses « tartines du sud-ouest ». Terrine de foies de volaille, oignons confits au vin, rosette, salade verte et… du Comté! Ça l’a bien fait rigoler!.. elle a tout mangé! 14/20. Toujours avec l’accent du célèbre rugbyman elle dit « cheesecake » ajoutant avec son humour si particulier « j’aime croquer de l’anglais ». Perfect: 15/20. Une cuisine qui illumine sans trop éblouir, adaptée au contexte des midis pressés, sans doute plus poussée le soir. Le jeune chef Maxime Patez passe avec d’aisance du gastro au bistrot… ce qui donne envie d’en savoir plus! Bref! La maison d’Olivier Luisetti? Bonne humeur marseillaise revendiquée à forte personnalité avec des plats de vrai cuisinier. Rassurant dans le quartier.
