Paco

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Ambiance tapas dans le centre piétonnier, bruit dans les esgourdes, accoudés imbibés, éclairage de situation, déco faussement délaissée, mange-debout et quelques tables au fond, olé.

On est bien. Le taulier est une sorte de zébulon hyperactif, très axé sur la rhétorique plutôt que l’humour pur. Vu l’affluence, il n’a pas de temps à perdre mais nous laisse toutefois le prendre. Pas mal. Bref! Tapas, donc. Plus d’une trentaine, de 3,5€ à 5,5€. Et une « assiette de charcuterie ». Pratique l’assiette de charcuterie. T’as pas à réfléchir, ça évite de penser au choix, ça te prend par la main, ça s’en va et ça revient, c’est fait de tout petits riens qui font une grosse quantité au final: lomo sec, serano, chorizo, saucisson ibérique, pan con tomates. 14/20 pour 19€, ce qui n’est pas donné mais la qualité est correcte.

L’excellent pain fait le reste… avec le vin dont le choix n’est pas intergalactique! Mais il n’est pas tarifé comme du Bandol: 2,8€ le fruité verre de rouge « Canon du Maréchal » 2013 domaine Cazes (IGP Côtes catalanes) et même tarif pour un grenache-merlot IGP pays d’Oc appelé « Divinum » plus viril. Mauricette, qui dès qu’elle entend l’accent espagnol passe l’appétit en démultipliée, a commandé en sus de la charcuterie partagée les fameuses « patatas bravas » dont certaines n’étaient pas cuites (4€ et 13/20) et du fromage avec « manchego et pâte de coing ». Bien sec et tranché fin, comme un dessert: 13/20 et 4€.

C’est drôle, un bar à tapas. Y entrer avec les obsessions d’un critique de restaurant est faire fausse route. Les gens ne viennent pas forcément pour y manger. Certains oui mais les autres, c’est plutôt pour boire, rencontrer, laisser faire le hasard des regards, quand une table qu’on croyait trop proche est finalement une bonne raison pour sympathiser avec son voisin. Bref! « Paco » a de la personnalité, sans doute la raison d’une violente affluence de clientèle… et d’un embouteillage qui décevra nombre d’habitués refoulés!