Le récent hôtel 4 étoiles avec un restaurant dessous, en mitoyenneté du Stade Vélodrome.
Le pied passé la porte automatique, tous les codes hôteliers vous sautent au pif. Des comptoirs avec des hôtesses, la climatisation à fond les ballons, et au client personne ne fait attention. Je reste planté dans le hall de gare, dans l’espoir. J’ai toujours préféré l’humanité désuète d’un deux étoiles de campagne vieillissant avec madame en robe à fleur accueillant avec un grand sourire « vous dinerez ici ce soir? » au clinquant frimeur et standardisé des palaces aseptisés remplis d’un personnel triste qui n’entend même plus l’assommante musique d’ascenseur qui poursuit sans relâche le client jusque dans les toilettes. Ce midi, beaucoup de chaussures cirées qui résonnent sur le carrelage froid, et de hauts-talons qui résonnent dans les yeux des mâles. Le patron ne montre pas l’exemple: ni bonjour, ni sourires. A quoi bon sourire à des cartes Américan Express sur pattes? Bref! Tout le monde est servi en terrasse, sauf un type seul assis devant sa carafe d’eau. Le serveur ne trouve pas mieux de m’installer juste à côté de lui dans la grande salle. Nous voilà comme deux benêts dans un ascenseur. Mais un peu moins seuls quand même puisque nous sommes deux. On m’avait vanté la formule du midi à 19€. Mais aujourd’hui et sans explications sinon un ricanement nerveux du serveur, ya pas. Obligé de taper « à la carte ».
5 entrées de 9€ à 14€, 6 plats de 15€ à 25€ (dont l’inévitable burger à 18€), 6 desserts de 6€ à 8€. Avec mon voisin, on a passé commande en même temps. C’est long à venir, 30 minutes malgré la quinzaine d’attablés. Remarquez, ça permet de faire connaissance. Lui, il a pris « roulé de bavette à l’échalote purée mousseline et carottes glacées, jus de bœuf, chips d’ail » à 21€. Présentation circulaire, rustique. Le monsieur, il a pas aimé: pourtant demandée saignante « la viande est dure ». Et puis pas du tout présentée comme sur les photos facebouc du restaurant. Ah bah oui, mais c’est pour la photo… Moi? « Pavé de cabillaud, asperges blanches, purée de céleri et émulsion de fumet de poisson ». C’est très bon, sobre à l’œil, purée extra mais asperges vertes. Deux morceaux de poisson avec peau, un plus petit que l’autre alors forcément, le petit est trop cuit. 19€ et 15/20. Dessert « tarte acidulée agrumes »: base sablée rectangulaire, une sorte de micro-bavarois, suprêmes de pomelos et orange. Du stylé peu gourmand. Du bricolo au dressage débrouillard. Cela dit, mieux vaut ça à 6€ qu’un fondant au chocolat décongelé vendu 8€. 14/20. Serveurs très bruyants. Un excellent cuisinier dans un hôtel incapable du moindre sentiment. Hôtelier est un métier, restaurateur en est un autre.
