Je ne m’attendais pas à voir autant de monde dans l’établissement.
Plein à ce point un midi de semaine, ça dit forcément des choses, notamment que le concept manquait dans la ville. Concept? Oui: « bar à vin, bièrerie, une trentaine de whiskys, une dizaine de champagnes, du rhum » selon la direction. On pourrait ajouter « en permanence plus de 90 décibels au compteur ». La fortune des oto-rhino-laryngologistes. L’ardoise devant la porte propose 3 salades, beaucoup de viandes qui proviennent du boucher local Longepée (tartare, côte de bœuf, veau de Lozère…), magret et tataki de thon sans omettre l’inévitable burger. Et un plat du jour. Le service est adorable, souriant et a beaucoup de mérite de travailler dans cette cohue: « ya plus de plat du jour! ». Ah. Le vieux truc des établissements finauds de la CB.
Tu sais que tu vas avoir 50 clients ce midi mais tu ne prévois que 10 plats du jour. Et tu ne rayes pas la référence sur l’ardoise pour alpaguer le chaland… ça marche à tous les coups: une fois le client assis, comme il est poli, il ne part pas. Alors « à la carte ». La serveuse me raconte oralement cette carte et j’opte rapidement pour « l’escalope milanaise avec pâtes ». Bon. M’arrive en 3 minutes « montre en main » le machin. Envoyer une escalope milanaise aussi rapidement quand plus de 50 personnes boulottent au même moment que vous, ya « l’homme qui valait 3 milliards » et « Wonderwoman » en cuisine. Ou alors c’est du tout prêt. Viande tiède marron foncée sans gout dont je doute qu’elle provienne du boucher sus-cité, panure sèche. Pennes rigate posées sur un bon coulis de tomate et recouvert de lamelles de parmesan… maculées de sauce pistou totalement incongrue. Peu d’intérêt. 9/20 pour 15€.
Les desserts roupillent dans le frigo vers l’entrée. Faudra en régler la température car la « salade de fruits » servie dans son bocal Grand-mère avec le caoutchouc orange est carbonisée par le froid. Seul l’orange (le fruit) tient le coup. Pomme, ananas et kiwi sont traumatisés à vie. 7/20 pour 4,5€. Le meilleur pour la fin. Mon verre de vin est un Syrah « Le Versant » des vignobles Foncalieu (11). En vente sur le site « Foncalieu » à 6,75€. Vendu 13€ dans les rayons de « O2.20 » ce qui est raisonnable. Le verre aux 12,5cl réglementaires m’est facturé 4,5€: comme si j’avais acheté la bouteille 27€. Pas de café, et puis quoi encore. Renifle la stricte politique du tiroir-caisse. Dommage, tout est là pour un concept idéal à nos yeux. Ah oui: Rotary friendly! Les leaders d’opinions de la ville sont probablement bien soignés. Eux.