En lieu et place de l’ex étoilé Pierre Reboul que le quadra Michaël Féval a pris ses quartiers.
Un cv bien garni, Loiseau, Briffard… Aix au Pigonnet, puis l’envol pour soi, une ruelle d’Aix éloignée de l’agitation. Cadre charmant et intimiste, à l’abri du vacarme de la ville agitée. A l’accueil, madame exerce avec une belle légèreté. Elle se prénomme Olivia, une fraicheur bienvenue tant elle récite les codes du savoir-recevoir sans être empesée, au naturel. Côté assiette le midi, pas d’autre choix que le menu unique à 35€ dont le descriptif s’annonce plutôt alléchant. Elle a tiré le gros lot! Mauricette se régale avec « les champignons en velouté, émulsion réglisse »! Fut un temps voilà longtemps, la dame au chapeau vert aurait dit « et pourquoi des fraises tagada tant qu’on y est! » Alors même que le réglisse est depuis bien longtemps utilisé par les cuisiniers. Mais elle a ses manies, la mamie. Bref! Du grand art, sans fioritures, et un 15,5/20. Mini déception avec « comme un carpaccio de veau, autour de la pomme ». Association originale, sauf que la bonne idée n’a pas la fulgurance espérée d’un prétendant à étoile dans le Guide Rouge. Ou alors, je connais plein d’étoilés potentiels! 14,5/20. Le « Châteaubriand au sautoir, gratin de blettes, jus au poivre » est satisfaisant, cuit comme demandé… l’épatant est surtout le succulent gratin de blettes, réalisé avec minutie et vraiment savoureux: 15/20.
La dame au chapeau vert tente le « filet de daurade royale rôti, riz vénéré aux amandes ». Cuisson du filet un peu poussée mais ensemble parfaitement assaisonné et gouteux. Même que le riz vénéré aux amandes donne des ailes à Mauricette: attention dessous! 15/20. Belle maitrise des desserts, avec « profiteroles chocolat, glace aux marrons, sauce Gianduja » à 15,5/20 et un « sablé breton version tarte au citron et sa meringue craquante » itou. Café avec mignardises, 4€ quand même. En parallèle, on apprécie de pouvoir siroter un flacon sans se ronger les ongles: tarifs étonnamment sages. Le pain est à couper soi-même, c’est la mode. La table va trouver son public, nul doute. Faudra quand même que le chef monte en température pour justifier d’une étoile qui arrivera vu l’AOC du cuisinier. Les habituels louangeurs scribouillards qui cavalent aux déjeuners de presse et autres journalistes régionaux enfonceurs de portes ouvertes qui relayent assidument les dossiers de presse vantent l’adresse en chœur. Ce cirque médiatique démontre que Michael Féval est issu du sérail des grands chefs dont il faut faire monter la sauce. On connait bien la musique et n’avons d’autres choix que d’en rire!