Un bien bel établissement éloigné de l’agitation du centre de Saint-Rémy, puisqu’ici nous sommes encore sur le territoire de la commune.
Des murs de pierre d’un mas merveilleusement rénové, qui a su garder un esprit campagnard dans les extérieurs, intérieur luxueux, voire empesé. Ça fleure bon l’ambition « Relais Châteaux » ou dans le genre. Service très classique et guindé récitant la carte à la virgule près en accord avec les doubles nappages et les faïences de grand-mère, aimable au demeurant. Je parle du service, pas de la grand-mère. L’avenante patronne vient mettre un peu de souplesse en salle, et son mari de sommelier est épatant dans sa rigueur décontractée. Le midi, menu à 32€ même le dimanche.
Délicieuse mise en bouche. Mon entrée: « terrine maison à l’ancienne de lapin de Bourgogne, chutney de mûres « maison » tranche de pain de campagne toastée ». On sait tout. C’est bon, rustique en diable et le pain est excellent! Plat campagnard qui vaut 14,5/20. Assiette un peu brouillonne que le « quasi de veau en croute de pain, huile vierge à l’origan, compotée d’oignons « paille », risotto de sarrasin aux pâtissons ». Mais tout est vraiment bon, du jus aux légumes travaillés. Généreux sur la portion et comme y avait plus de place dans l’assiette, le risotto est servi dans sa Staub en fonte. 15/20. Le « clafoutis Grand-Mère aux mirabelles flambées et glace maison praliné, crumble aux noix » est le talon d’Achille du repas. Manque la délicatesse supposée par l’intitulé, dessert trop roboratif et peu fin. 12/20. Mon verre de rouge à 6,5€ (paf) du « Domaine de Lansac » (Le Marselansac 2011) était madérisé mais le sommelier-patron l’échangera sans la moindre hésitation après vérification. Le café est vendu 5€ (boing) avec mignardises.
Une cuisine traditionnelle maison réalisée avec de la technique sans la moindre ambigüité, courte pour quelques ambitions auprès des guides certifiés! Sur son site Internet et à défaut de mieux, la maison se vante de posséder 2 fourchettes au guide Michelin (bon standing). Et de se qualifier elle-même d' »adresse incontournable de la région ». Elle parait également dans le catalogue du « Collège Culinaire de France » comme « restaurant de qualité », ce que nous confirmons. Séquence snobisme: on s’amuse quand madame la responsable de l’établissement a des hauts le cœur en lisant « Le Bouche à Oreille »: tant de liberté de dire les choses, comment pouvez-vous? Sous-entendant la vulgarité de notre propos franc-tireur. Un snobisme d’autant plus poilant qu’elle fait promotion de sa boutique via le remiseur Groupon. Mon menu à 32€ y est proposé à 22€! Sympa non pour les pigeons qui payent plein pot?