Avec Mauricette, nous avons un attachement historique à cette adresse qui a souvent changé de mains, de nom et d’ambition.
Le dernier impétrant en date est arrivé en 2014. Il officie en cuisine et peut être rassuré: accueil impeccable d’une apprenti en tenue classique qui aime son job, relais pris par un jeune diamétralement opposé dans le vestimentaire, tee-shirt et djine. Les deux font d’ailleurs une paire rigolote, du genre clown blanc impassible et Auguste joyeux. Bref! La dame au chapeau vert attaque la carte en direct avec « souris d’agneau au thym et au miel accompagnée de ses pommes de terre grenaille ». Elle apprécie vraiment le jus clair naturel sans traficotage, les patates poêlées, la viande fondante et pas forte comme souvent quand l’agneau tire de trop sur le broutard. Seul hic: flagrant manque de sel. Pas salé, mais pas salé du tout. Alors même que de nature, Mauricette n’est pas une excitée de la salière. C’est vous dire la carence. Mais 14/20 pour 20€. Le menu du jour sans alternative pour moi. Entrée un peu vide: « terrine de campagne ». Cornichon posé dessus, un peu de salade… arrosée de vinaigre pur! Boudiou! Terrine de sous-traitance à l’encéphalogramme plat. C’est même à ça qu’on la reconnait, la terrine de sous-traitance de basse qualité. 10/20.
On vire sur du poisson frais et là je dis bravo: « dos de lieu noir sauce curcuma ». Copieux pavé cuit avec doigté, posé sur un riz rond bien cuit. La sauce crémée noie un peu trop l’ensemble mais qu’importe. Le hic bis: absence intégrale de sel. Je n’ai jamais autant ajouté de sel dans un plat, jamais. Plat à potentiel, pourtant. Autant de bonne volonté culinaire flinguée par une phobie du sel, c’est du jamais vu. Et j’en ai vu. Sur deux plats, le hasard n’est donc pas de mise. Soit le chef est un phobique du sel, soit il serait bien avisé de gouter ses sauces. Bref! 13/20 pour le plat qui méritait beaucoup mieux! Choix de desserts et honnêteté du serveur: fondant au chocolat et d’autres ne sont pas faits ici mais par un pâtissier du village. Et la « crème renversée »? Oui môssieur, ici. Pas bonne. Un Flamby. Ai-je un âge à manger un Flamby? Y a-t-il de toute façon un âge pour manger des Flamby? Du « maison » oui, mais à partir d’une préparation en sachet de poudre. Nul. 7/20. Mention remarquable pour le pain et le café. Au bilan, une indéniable part de fait maison brillant à qui il ne manque que le sel. Pour le reste bricolo-bricola: révision nécessaire! On sera les premiers à applaudir!