L’Escale Du Sud

J’ai un véritable attachement pour ce genre de petite adresse sans âge, ouverte à l’année et devant les bateaux. Enfin sans âge.

Ça vieillit vite quand impasse est faite sur un entretien approximatif, du simili marin d’esprit, dominante couleur bleue délavée, usée. Et puis ya autant de miettes de pain sur la banquette que de timbres dans la collec’ de tonton Dédé. Autant dire que l’aspirateur est en panne depuis Pompidou. C’est sûrement la faute de l’aspirateur car par terre, c’est un peu pareil. Cela dit la dame m’accueille gentiment, presque surprise d’avoir un client ce midi. Tiens, asseyez-vous là-bas, sur la banquette qui rime avec miettes. Un menu du midi à 15€ dont j’ai dé-mémorisé le contenu tellement qu’il était aguichant, deux autres à 22€ et 25€ avec possibilité de salade niçoise, moules-frites et glace 2 boules pour çui à 25€, c’est vous dire les agapes. Et des plats jusqu’à 25€, la fameuse assiette du pêcheur. J’ai commandé « Coquilles St-Jacques ». Le four fonctionne au diesel. 25 minutes qu’elles ont mis à venir. Je vous rappelle être seul dans le restaurant.

Faut le temps de décongeler, aussi. Dans une tarraillette à crème brûlée, trois St-Jacques avec peu de corail (tant mieux) qui baignent dans la crème et le fromage râpé, vaguement gratiné. A côté de la salade mâche, des bouts de tomate, d’orange… 9/20 et 10€. Fallait bien voir les desserts alors « tarte au citron meringuée » prétendue « maison ». Je sais juste qu’elle est moins sucrée que de coutume mais bien terne en citron ce qui pourrait le prouver. Mais elle est mollasse comme décongelée ce qui tendrait à démontrer le contraire. Ou alors, elle est trop vieille, éreinté par trop de frigo. Enfin bref! 10/20. Le pain est bien, le café non. Pas bu d’eau, le verre est tellement plein de taches de calcaire qu’on dirait qu’il dort dans l’Aven d’Orgnac. En allant faire pipi, sous un consciencieux empilage d’un tas de choses, vaisselle, bouteilles, carton vides ou pleins, on devine le comptoir du bar… Enfin bon. J’arrête là. Je confirme: le métier de restaurateur est difficile, il est sage d’arrêter quand on en a marre. Ne prend pas les cartes bancaire de payement, comme une signature.