Les Echevins

L’intérieur est un bijou d’architecture que les férus d’histoire connaissent: les anciennes corderies de l’arsenal, poutres d’antan, planchers en bois d’époque et pas d’hier. Rare que tout porte à coup d’œil ravi dans un restaurant. La touche personnelle des proprios arrivés en 2013 n’est pas étrangère au charme opérant. Bon. J’en vois de derrière mon stylo avoir du mal à retenir des bâillements, paupières lourdes: le BAO n’est pas « maison et décor » mais un guide de restaurants! Alors parlons des assiettes. Ce que j’aime dans la cuisine de Thomas Lepetit, c’est sa simplicité, la modestie apparente de l’ambition, la concentration sur une sorte d’essentiel. Entre les gouts et les couleurs de chacun, toute unanimité est forcément suspecte. D’où la parfaite obsession intégrale du chef à travailler le produit frais. Ça coupe court. Il ne cherche pas à jouer les Mandrake de la sauce ou les Houdini du fumet en piochant dans les catalogues de « tout-prêt ». Ya pas de navets, tu fais pas. Ya pas de haricots, tu fais pas. Point-barre. Bref! Mauricette qui connait les vieux murs de ce légendaire restaurant comme si elle avait bien connu ses parents ne tarit pas d’éloges sur la formule du jour à 15€. Une entrée « beignets de courgettes » à ne pas confondre avec les saisonniers beignets de fleurs de courgettes.

Un peu comme des pommes paillassons, mais avec des courgettes. Œuf, lait… et un peu de courgette quand même! C’est bon, 14,5/20. C’est avec la « bouchée à la reine » que la reine mal embouchée s’est régalée! Une base de blanquette de veau poussée avec olives vertes. Souvent le talon d’Achille de la recette, le feuilleté a un joli répondant! 15/20. Eloge de la simplicité délicate avec les « supions en persillade ». Tendres et croustillants, assaisonnement sage car dosage fin. Tant mieux. 14,5/20. Mon plat: « filet de bar à la crème de poireau et St-Jacques ». Poisson délicieux avec sa courte sauce, cuisson pointue qui prouve que le chef ne regarde pas la télé pendant le service. Purée fourchette surprenante: boostée au raifort! Légumes confits (oignon, aubergine, courgette) dressés avec l’art pâtissier! 15/20. Farandole de desserts du « café gourmand »! Alors là! Une cérémonie. Menée par Sandra… un peu jalousée par son mari de chef au baromètre à applaudissements! Si son empire est le salé, le sucré est celui de cette charmante jeune femme! Frangipane aux poires, palet breton au Toblerone, fraisier dressé minute, cheese-cake coulis de framboise, tiramisu Granola et Nutella. Vas-y mon gars! Tape dans l’tas! Pour toi peut-être il en restera! Si un jour tu viens chez Sandra et Thomas! 15/20! Bref! Une cuisine « tradi » très bien vue et qui pousse à moult récidives!

SALLE PRIVATIVE – GROUPES