Le Vesuvio

Presque au centre du village. Je veux surtout dire, à l’écart de la méga-zone commerciale. Ça vient d’être repris. Bon. Je suis seul ce midi, avec le patron devant son four à pizza et la serveuse qui m’accompagne au fond du restaurant. Tous les gouts sont dans la nature mais là, j’ai failli pousser un cri d’effroi. Des sièges et des banquettes roses bonbon à paillettes, un plafond rococo. L’ambiance ressemble à celle d’une boite de nuit interlope des années 80. Ou à une extravagante ambiance cosmique de feuilleton des années 70. Tout refait de frais, neuf. Devait y avoir une promo sur le rose, c’est pas possible autrement. Même les serviettes en papier… Bref! J’ai prié très fort pour que le décorateur en chef ne soit pas le cuisinier. Des salades à petits prix dès 5€, des pizzas pas chères dès 7€, des plats dès 9,5€, et quelques spécialités orientales. Alors haro sur le « tajine de poulet aux olives et citrons » sans semoule (ce qui est normal) mais des pommes de terre selon la petite qui lors de la prise de commande me donne des explications de texte. Alors? Poulet pack, chair un peu triste qui se détache au moindre coup de mistral, citron confit bien émincé, olives vertes dénoyautées oignons et beaucoup (trop) d’épices et de sel. J’ai tout mangé la petite cuisse de l’oiseau. 13/20 et 12€. J’ai un peu torturé la mignonne serveuse avec mon « les desserts sont faits ici? ». Bafouillage à répétition… J’ai vite compris que ça n’était pas le cas. Alors pour voir la « tarte au Daim », qui n’est pas une spécialité sucrée en période de chasse. Le Daim est un délicieux bonbon caramel au gout spécifique. Tarte de sous-traitant, le cuisinier en a mis un bout dans l’assiette, avec une chantilly piteuse et une fraise émincée au sirop. 11/20 et 4,5€. La petite bouteille de Perrier (2,5€) est en plastique, c’est fou. Le café pas bon est gentiment proposé avec une pâtisserie marocaine, une triangulaire briouate. Vieille, rance au possible. J’ai pensé la recracher mais y avait pas de pot de fleur. Enfin bon. Et puis à 13h45, la serveuse s’est enfuie, pffuit. J’ai attendu seul au milieu du rose, au fond, pendant 30 minutes. Tout seul dans le restaurant et comme il se faisait tard, je me suis finalement levé pour aller payer. Totalement invisible, le patron ne sera pas une seule fois venu à ma table. Bref! Une grande terrasse derrière, un établissement à grand potentiel. Ça va être un peu compliqué de tenir, que voulez vous, tout n’est pas rose dans la vie. Quoique.