Le Tire Bouchon

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De retour de trois jours à Collioure, on rentrait au bercail mes petites cailles.

On a bifurqué comme des affamés au niveau du panneau « Balaruc ». Tiens? Fin aout: pas un chat. Curieux que cette ville thermale de réputation soit vide de monde, ou presque. Sur le port les restaurants ou assimilés sont ouverts, y compris « Le Saint-Clair » réputé de réputation. Trop de monde pour espérer être au garde à vous et à l’heure devant les chiffres et les lettres. Alors on vise son voisin (La Jetée) devant les bateaux, seulement deux tables occupées. On attend 10 minutes et comme le serveur s’en tape, on file à l’anglaise. Un peu abattus, on remonte l’avenue et on tombe sur la devanture joyeuse du « Tire-Bouchon ». Une petite enclave qui à vue de nez sent bon le tradi. Nappages, habitués alignés qui disent bonjour, curistes enfin de séjour. Et une charmante patronne pleine d’un entrain qui fait plaisir. Des coquillages gratinés, zarzuella, camembert rôti, soupe de poissons, salades, poisson à la plancha et en suggestions, ainsi que quelques viandes. De tout, en somme. Et aussi un petit menu à 17€ avec choix avec une « salade italienne » sans grand tempérament sinon les traits de balsamique qui m’énervent toujours. 14/20.

Effort de présentation pour le « filet de lieu noir sauvage, risotto au Noilly Prat ». Poisson que je ne connais d’ailleurs pas en « élevage ». Bref! Filet bien cuit, resté souple. Risotto raté, une sorte de terrine fort maladroite. Poivrons entiers rouge et vert au four, bien. 13/20. J’ai fini par la « crème au chocolat au piment d’Espelette ». C’est bon, puissant en chocolat et piment. Plutôt une ganache. En fin de repas, c’est olé-olé. 14/20. Et Mauricette? Elle a repéré sur une table voisine des moules, et la dame âgée de 80 ans qui pouvait être sa fille a fait un coup d’œil complice à celle qui pouvait être sa mère. La dame au chapeau vert a donc choisi des « moules au curry » et s’est régalée. Aussi grâce au merveilleux pain, car elle sauce jusqu’au bout. Allant jusqu’à délaisser les frites ambrées mais congelées. 14,5/20. La cuisinière souriante vient aider en salle en apportant des assiettes, ce qui donne un plaisant esprit familial fort agréable à vivre. Bien sûr qu’il ne s’agit pas de la table du siècle! Mais malgré quelques lourdeurs culinaires, ça vous fera un repas joyeux en même temps que vous éviterez de tomber dans une des multiples chausse-trappes dont recèle la ville balnéaire. Et c’est ouvert à l’année, contrairement aux pièges à touristes!