De la continuité dans l’ambition de régaler avec soin le plus grand nombre. J’ai bien dit « avec soin ». Oui parce que nourrir la terre entière dans un contexte balnéaire n’est pas vraiment compliqué. C’est même à la portée de n’importe quel clampin de la soupe un tantinet organisé. Mais régaler son monde -je dis bien régaler- à vil prix de surcroit et avec des recettes bien pensées qu’on ne retrouve pas à chaque coin de rue: c’est pas la même limonade! Au moment où je vous cause, Fabrice Gounand pourrait cuisiner homard et truffe pour quelques tables de prestige dans sa Bourgogne natale. Seulement voilà. L’association de compétences dure depuis sa rencontre avec le borméen Pierre-André Romain au milieu des années 2000. Alors lui, l’accueil du client c’est vraiment son truc, sa nature, son dada. Peu pratiquent l’exercice avec autant d’entrain. Bref! Il faut être grand mathématicien et excellent cuisinier pour sortir une telle formule à 13,90€ le midi. Mauricette était absente l’an passé et le regrette encore. Même si elle s’amourache aujourd’hui de sa « terrine de lapin », elle sait bien que le passé ne se rattrape plus alors elle met les bouchées doubles avec son dentier.

Cornichons et bon pain: il n’en faut pas plus pour la satisfaire: 14,5/20. Du poisson grand frais avec son « cabillaud au curry léger, purée maison ». Pas si facile à réaliser tant l’exercice « épices exotiques » est périlleux. A l’aise Blaise. 14,5/20. Rapport qualité prix tout aussi percutant pour le menu à 21,90€. Nouveauté que le « savarin chaud du pêcheur, salade mêlée ». C’est plein de volonté, de bricoles légumières à croquer, beau tour de main pour le savarin: 14,5/20. Epatant « dos de merlu rôti, crumble aux saveurs de Provence, sauce beurre blanc ». Cuisson exigeante, sauce habile qui révèle le saucier, garniture autre que celle de Mauricette. Ce qui pour un petit restaurant de rien du tout dans son coin fait bien se poiler la dame au chapeau vert: des tables sont dans le fameux guide rouge alors que les garnitures sont à l’identique pour tous les plats! J’ai les noms! Enfin bon! 15/20 pour le merlu chapeau pointu! La « tarte tatin » reste conforme à sa légende, confite à souhait. 14,5/20. La maison accueille à l’année sauf janvier. Du coup, ça devrait pas être trop compliqué à caser « Le Tify » le temps d’un repas, tout en évitant la marée estivale!