Sur la placette de ce « mini centre-commercial » (c’est un compliment), la devanture a tout pour plaire: terrasse soignée, chaises avec accoudoirs, séparation physique du parking, lumière pour montrer que c’est ouvert même en journée bref: la direction connait les codes de séduction pour attirer le chaland.
Une fois assis, on n’est pas trompé sur la marchandise: le jeune homme et la jeune femme sont agréables, à l’écoute, souriants. Le menu complet du midi en semaine est vendu 16€, déclinaison en formule à 14€. Aujourd’hui, queue de lotte en bouillabaisse. Bon. Et puis à côté d’un menu à 28€, la carte. On trouve de manière assez surprenante quand on connait la difficulté du travail de cuisinier des escargots de Bourgogne, un os à moelle, filet de Saint-Pierre, blanquette de veau, et le « fondant d’agneau aux fèves ». Epaule roulée particulièrement fondante, presque onctueuse. Un bon produit de sous-traitance sous-vide. La sauce confirme, chargée en fond en poudre. Accompagné d’une ratatouille sous forme de brunoise trop poivronnée et aillée. La purée de pomme de terre du jour et les quelques fèves donneront bonne conscience au cuisinier. 12/20 et 16,50€ quand même.
Le jeune homme avoue honnêtement que le fondant au chocolat n’est pas maison. Alors j’ai pris la « crème brûlée » bien caramélisée du chapeau, spacieuse et crémeuse, vanillée calibrée: je la connais bien celle-là. 13/20 et 6€. Au bilan, une cuisine qui alterne le fait maison et la sous-traitance, parfois dans la même assiette. Et avec une habileté qui a ses limites puisque je m’en suis aperçu.