Le Repair

Un superbe restaurant, refait de frais par les anciens avant d’être récupéré à la volée par des nouveaux tombés sur un bon numéro.

C’est donc sur lui que je tombe grâce à la statistique: il est lundi et beaucoup d’établissements de la ville sont fermés. Ambiance néo-bistrot éclairage chaleureux, sets et serviettes en tissu sur jolies tables boisées, qui l’eut cru au Lavandou, empire de la serviette en papier et du sable dans la moule? Une configuration qu’on affectionne particulièrement: Monsieur est en cuisine et Madame en salle. Elle est fort souriante cette madame mais quand même. Elle a un défaut qui me chagrine: je suis le seul à ne pas bénéficier de tapenade à l’apéritif. Mais peut-être qu’un verre de vin rouge n’est pas considéré comme apéritif suffisant. Par contre, elle cale ma table qui boite. Voilà pour l’environnement. Le midi, la maison ne s’embarrasse pas de gesticulations excessives en proposant finement un menu-carte ardoisé complet à 18€. Avec 5 entrées, 4 plats et 8 desserts. Ce qui n’est pas rien quand on est seul en cuisine. J’ai apprécié le « gâteau de foies de volaille » que je vois désormais rarement sur les tables alors même que la recette affiche un cout de revient minimal pour le cuisinier… et un plaisir maximal pour le gourmand! Comme quoi les deux se rencontrent!

Avis aux affolés de la truffe, du caviar et du homard! Bref! Ce gâteau de foies de volaille est servi dans son assiette creuse, avec une olive verte sur le chapeau et malheureusement une sauce à base fond de sauce en poudre très caricaturale. C’est fort dommage, ça flingue un peu l’ambition. 13/20 quand même. Mon plat est le « poulet rôti au citron » qui offre la particularité de ne pas avoir de citron et d’être bien peu rôti. Ou alors si peu que ça vaut pas le coup d’en informer le client qui cherche, qui cherche le rôti et le citron. Pas le gout. Par contre, il restait un fond de fond de sauce en poudre, alors le chef il l’a mis dans la sauce du poulet pas tellement rôti au citron sans citron. On n’arrête pas le progrès. Le poulet est de qualité moyenne, un blanc avec l’aile. Gratin dauphinois extra. Il sauve. 13/20. Un peu chargé par le côté sauceux de la cuisine, je choisis pour conclure le « yaourt maison et myrtille » qui à défaut d’être un summum de l’art pâtissier et amusant et simplement bon. 12/20. Les repreneurs sont récents (fin été 2015), laissons leur le temps. Car malgré la petite déception, on cerne le potentiel d’un réel cuisinier. Un niveau de prestation qui devrait toutefois satisfaire bon nombre de frustrés de table dans le coin. Au royaume des aveugles… Bref! Perso, on attend mieux de l’adresse, avec espoir. Et moins de fond de sauce en poudre.