Le Petit Pastoret

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Nouveau chef, nouveau test: « Le Bouche à Oreille » n’est pas les Pages Jaunes. On cause de ce qu’on boulotte, le reste… Alors (re)plongeon à la douce table de Mireille Denic et Fabienne Mignonat. L’ambiance bistroquet au beau fixe mais gaffe: il ne s’agit pas d’un restaurant d’ambiance. Quand les restos sont « d’ambiance », c’est souvent qu’ils n’ont rien d’autre à faire que de jeter de la poudre aux yeux du client pour qu’il pense à autre chose qu’à se régaler. Or au « Petit Pastoret », on s’y régale bigrement depuis l’arrivée d’un fameux cuisinier. La trentaine entamée, pâtissier de formation passé chez « Ladurée » et « Hermé » à la capitale, avant un saut de kangourou jusqu’en Australie. Puis Marseille: pâtissier du « Péron » aux côtés de Glenn Viel, le fameux « Cercle des Nageurs » aussi. Peu de temps que ses couteaux sont posés dans la cuisine ouverte d’ici, mais d’évidence les marques sont trouvées. Formules alléchantes le midi pour les avocats gourmands du Tribunal voisin qui rodent. Autrement la carte qui a la bougeotte: 3 entrées dès 11€, 5 plats dès 13€ et 3 desserts à 8€. Pour un repas de sacré bon niveau mais on ne le sait qu’après, faut d’abord rester la tête froide, se méfier des émotions.

« Pavé de maigre, crémeux butternut, sauce vierge aux noix de cajou » qu’il s’appelle, mon plat. Dommage qu’il ne s’appelle pas « revient »! J’y replongerais bien la moustache un des quatre midis. Assiette creuse et présentation circulaire, cuisson idéale du poisson rôti du dos posé sur la purée crémeuse, et du décorum gourmand haut en couleurs: brocoli, chiogia, févettes, oignons rouges et un peu de tomates. Je ne m’attendais pas! Le 15,5/20 est évident. On comprend avec ce plat les accointances du chef avec le genre pâtisserie, et puis le dessert confirme. « Tartelette Kalamansi, framboise, sablé breton ». Aucune frime, juste de la délicatesse. Efficace à l’œil comme en bouche, la culture « pâtisserie boutique » saute aux yeux. Les associations s’amusent, je précise que le Kalamansi est un petit agrume entre kumquat et mandarine, Justine. 16/20 pour lui, Jérémie. Paf. Je stoppe ma prose en disant « vivement la prochaine fois ». Réservez car les places sont comptées, la vingtaine. (Ah oui! Epatante carte des vins émancipée de la grosse cavalerie) (j’avais promis d’arrêter de parler).