A un jet de la Place de la Joliette et deux de la SNCM, la maison vante à pleins poumons la Corse.

C’est avantageux, de tenir une table Corse. Tu peux y recevoir tes clients dans la plus nette des décontractions, en frôlant le non-professionnalisme ou même, en éreintant les codes de la restauration. Plongé dans l’ambiance, le client sera toujours content. Ça fait partie du folklo, on tolère ce qu’on n’accepte pas des autres restaurants. Toutefois et afin d’éluder toute méprise sur le sujet du jour, le proprio d’ici est plutôt du genre amical. Il pose un pot d’eau sur la table avant même de dire bonjour, vlan. Il laisse la carte des plats en récitant les deux du jour avec bonhomie, prend son temps, j’aime bien les gens qui prennent leur temps. Carte bien peu corse, une dizaine de salades, quatre tagliatelles cuisinées, entrecôte… ah si! Figatelli grillé et cassolette de St-Jacques avec une sauce bastiaise. Une assiette de fromage corse, aussi. Je choisis un des plats du jour pensant à la bonne affaire: raviole à la ricotta et aux cèpes, sauce jambon corse ». 6 ou 7 gros raviolis farcis.

J’ai pas bien senti la ricotta qui est un fromage de toute façon terne, mais bien pris dans le pif un fromage fort genre Roquefort. Pas vu l’ombre du moindre cèpe dans la recette. De plus la sauce orange est sursaturée en sel, conséquence navrante des bouts durs et épais de jambon cru corse, en bout de course. Recette maladroite et ravioles pas maison de seconde zone. Signature du cuisinier de bonne volonté: toutes les assiettes servies sont guirlandées d’une systématique collerette de salade verte qui fait le tour des bords d’assiettes et dans mon cas de plat, trempe dans la sauce. 8/20. Les desserts seraient tout « maison » et la « tarte au citron meringuée » le confirme. A part la pâte, une pâte feuilletée incongrue dans cette recette. Le reste est bien, morceaux de citron dans l’appareil, meringue fine mais bonne. 12/20. Bilan négatif au final, et même avec les promos Groupon du moment, pas sûr qu’une remise tarifaire soit une bonne affaire obligée. Le sympathique cuisinier seconde le taulier pendant le service. Taulier qui lors de mon départ, fumait une clope dehors en compagnie de connaissances. Sans doute la raison de l’absence de salut amical, coutume pourtant bien ancrée dans la culture corse.