Le Petit Cafe

Merveilleux village. Que de pierres, que de vert, que de calme. M’enfin se taper près de 400 bornes aller-retour, si j’aurais su, j’aurais pas venu. Même si l’endroit est mignon comme tout. Endroit de rêve pour tout dire. Réservation faite le matin même, et heureusement. La terrasse est remplie comme un œuf. Avec ma dégaine de VRP en extincteur en sueur sous le soleil, on m’a fait poireauter debout un bon moment au milieu des tables où ça cause hollandais, italien, anglais. Chapeau de paille sur des têtes rougeaudes de quinqua joyeux grisonnants qui parlent fort, les dames en jupe de coton légère qui regardent si on les regarde tout en faisant semblant d’écouter la copine. Bref! Dans ce havre de paix et de rassemblement des peuples, la direction ne trouve pas mieux que de balancer dans les haut-parleurs de la terrasse ce que les experts nomment parfois abusivement de la « musique ». Jobi-joba et Hôtel California repensé en « music-lounge ». C’est vous dire. Et puis 45 minutes pour obtenir la carte. Ils sont pourtant quatre au service: c’est un désastre intégral. La direction n’a pas la fibre de l’organisation napoléonienne, c’est le moins qu’on peut dire. Tout le monde bouche les trous de tout le monde. A observer, j’en ai ri jusqu’à que je regarde ma montre. Boudiou! J’alpague le taulier en évoquant un rendez-vous fictif dans moins d’une heure et du coup, tout est allé plus vite! Le choix du midi se résume à une entrée appelée « panier de saveur », et une grillade à la plancha. 25€ le duo. Bing. Alors « la plancha » seule! Une des 5 possibilités: « émincé de poulet au cumin ». Des bouts de poulet surchargés en cumin! L’épice que si tu vas pas mollo, tu dépasses le niveau. A part, ratatouille convenable. La serveuse désorientée (comme tout le monde) m’amène également un bol de sauce vierge qui devait aller sur une autre table, pour un autre plat. Je fais quoi avec? Une douche? Un rince-doigts? Le poulet est suffisamment huileux comme ça! 9/20 et 18€ le truc. Dessert pour voir! 7€ pièce! Au choix… 2 desserts! Panacotta ou « soupe de pêche, glace au yaourt ». Une soupe marron surchargée en cannelle! L’autre épice que si tu vas pas mollo, tu dépasses le niveau. Hébé dis donc! 9/20. Le cuisinier est en habit de lumière au col bleu-blanc-rouge. Mais quand il sort de derrière sa plancha posée dans un coin de la terrasse et qui enfume l’assistance, on voit bien qu’il est chaussé des mêmes jolis mocassins en cuir noir cirés que je portais dans les années 80 pour aller danser le MIA au Macumba de Palavas-les-Flots. Bref! Malgré l’approximation de la proposition, plein de clients-touristes sont refoulés par manque de place. Voilà un croquignolet mais calamiteux établissement à qui concurrence ne nuirait pas. Toujours dans les bons coups, l’émouvant guide du Routard adoube l’adresse.