Le Palm

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Fait partie de ces adresses qui mettent en pratique les techniques de commercialisation inculquées sur les banc de l’école: décoration soignée dans le genre brasserie du midi, carte des plats colorée et gaie, personnel et direction aimables et souriants, propreté des lieux.

Bref! Un modèle à montrer dans les écoles de commerce! Sauf que dans le développement des moyens engagés, on a oublié l’essentiel pour un restaurant. En effet, la cuisine est une véritable catastrophe, et en conséquence très chère. Huit entrées de 12,90€ à 14,90€. La vingtaine de plats de 12,90€ à 20,90€. Desserts de 6,5€ à 12€. Des hamburgers, des tartares, des tagliatelles… et « escalope de veau milanaise, panure au parmesan » de Mauricette. Les frites sont précuites depuis longtemps, ramollos et grasses. Disons ramollasses. La qualité de la viande n’est pas merveilleuse, mais sa critique passe au second plan. Car il a fallu que le cuisinier lui balance sur le dos une sauce au pistou verte aillée en diable.

Tu commandes ce plat en chantant du Pavarotti, ça part en salsifis comme du Eros Ramazzotti. 15,90€ et 8/20. Ce n’est rien à côté de ma « souris d’agneau au jus de thym, polenta aux noix » à 15,90€. Une assiette creuse qui sent mauvais, une odeur puissante de vieux mouton. La viande devait être fatiguée avant d’être congelée par le fabricant. J’ai bien essayé de picorer timidement histoire de ne pas éveiller les soupçons, pas facile. Viande malodorante, sauce infecte marron foncé visqueuse de fond de veau. Servie avec pour éponger, une sorte de terrine de polenta immangeable à l’aspect de gâteau de riz en boite, j’ai les photos, quand je les regarde, j’en pleure encore. 3/20.

La sympathique serveuse ne frise pas d’un seul sourcil quand elle récupère les assiettes encore pleines. Question d’habitude. La première semaine, on fait bien son boulot, on demande si « ça a été? », on fait un rapport-minute au patron qui vous offre le café pour arranger le coup. Mais c’est embêtant. Vous comprenez, on n’arrêterait pas d’offrir des cafés alors on fait comme si on ne voyait plus rien, c’est mieux comme ça et le comptable préfère passqu’alors, qu’est-ce qu’on passait comme café! Bref! Le plat du jour était « endives au jambon ». J’adore les endives au jambon. J’aurai dû prendre les endives au jambon.