Avec Mauricette, nous sommes d’accord pour dire que cet endroit est un de nos préférés. On est si souvent d’accord sur rien et jamais d’accord sur tout, sinon qu’on aime le vin rouge et les bons cuisiniers. Enfin bon. Un environnement reposant de verdure méditerranéenne, une pinède sur les hauteurs du Brusc protégée du fantasque Mistral. Tout autant, l’intérieur récemment repensé à conservé le charme de la Provence avec des couleurs dans l’air du temps et des chaises que les arrière-trains sensibles apprécieront! Vu le temps que nous-autres cobayes de restaurants passons à table, le détail est loin d’être anecdotique. Bref! L’assiette. Démarrage sur les chapeaux de roues avec « rillettes tièdes de cabillaud sauce armoricaine ». Circulaire, tonique et marquée, la mâche nette atteste de la fabrication. Vraiment bien, je signe 15,5/20. Poisson toujours, il serait dommage de ne pas profitez du travail des pêcheurs du Brusc! Recette bien peu à la mode et pourtant… « filet de poisson en marinade de vin blanc »! Dorade, cuite pochée dans l’infusion, extra: 15/20. Mauricette adoube l’astucieuse « fricassée de volaille, poire et artichaut, huile persillée », même si on sait que l’association eut son heure de gloire avec le foie gras en terrine.
Ici, le trio est en salade, actuel et généreux. 15/20. Les « ravioli aux cèpes » d’une opulence qui donne envie de visiter l’Italie, délicieuse farce et même, morceau de cèpe entier! Sauce aux cèpes crémée cuisinée fellinienne, pour un peu on entendrait Nino Rota mais je ne noterai pas « 8 ½ » puisque 15/20! Un pâtissier dans la maison avec un « fraisier » bien de saison! Dans les règles! Crème parfaite et pâte d’amande, finitions professionnelles! 15/20. Les beaux jours, repas extérieur possible. L’hiver, place à la grande cheminée avec cuissons des viandes devant les mirettes ébahis d’une clientèle aux anges. A force d’observation, de mémorisation, de remise en question et d’intelligence de situation, Loïc Hilaire s’est trouvé une nature de cuisinier. De ceux qui pensent en marchant, qui pensent en dormant. Je pense même ne pas avoir cerné son potentiel, mais lui non plus. Pour deux couverts ou soixante, le plaisir de l’attablé sera le même. Ce n’est pas la moindre des performances, surtout pour du « fait maison ». Dans de telles conditions, rien ne nous fait plus plaisir que la réussite.