Le Marche

Changement de mains depuis octobre 2015, si j’ai bien compris.

L’ardoise extérieure annonce deux plats à 12€ qui sentent le cuisiné: croquant d’agneau miel et romarin, et noix de St-Jacques à la fondue de poireau. Ça change de l’entrecôte-frites et de la pizza du jour. Alors je suis entré et là, personne. Ouch. En salle, on remarque vite que dans leur petite rigidité, les deux jeunes hommes connaissent les convenances de la restauration traditionnelle. Si vous comptez bien, depuis le début il s’agit du second signe très positif. Entrées et plats de 15€ à 20€. Trois menus, dont celui à 17€ qui intègre les plats du jour, lire plus haut dans le texte. Il commence par une « salade de bienvenue » similaire en qualité à celle de Buffalo Grill. De la salade coriace en 3 couleurs: jaune, verte et rouge, dure comme du chou. Les tomates séchées égayent. 9/20. J’ai choisi « noix de St-Jacques à la fondue de poireau » et j’ai bien fait. Une assiette toute en longueur, un peu surchargée mais pleine de volonté pour faire plaisir. Alors. (Je me concentre pour ne rien oublier). Un ramequin avec gratin dauphinois finement aillé, une verrine d’aubergine à la tomate, un agréable flan de légumes oignons et courgette, 4 St-Jacques exonérées de corail dures à mâcher et pourtant peu cuites posées sur une fondue de poireaux gourmande. Ça en fait non? Attendez, j’ai pas fini. Quelques fleurs, des points de réduction de balsamique et de grenadine pour alourdir le tout déjà costaud de la démonstration, et voilà! Le tour est joué! Pas sûr que le cuisinier soit aussi volontaire dans l’application le jour où une vingtaine de clients passeront commande en même temps. Mais aujourd’hui, bravo pour l’effort!

Malgré le grand mystère des St-Jacques curieusement crispées, trop dures. Signe d’une décongélation trop brutale. Toutefois: 14,5/20. Dessert au choix, « tout est maison monsieur ». Alors « tarte citron meringuée ». Un carré trop sucré. Génoise imbibée, appareil sur-glucosé au faible gout de citron, ressemble à s’y méprendre à celui des tartes au citron industrielle. La forme change, c’est tout. 10/20. Dézingué de la glotte après l’épisode trop sucré, j’étais content de siroter mon café chaud. Faut dire qu’à l’eau froide, le sucre ne partait pas. Voilà. On a fait le tour. Equipe jeune, cuisine ou salle, et pleine d’une volonté à en découdre avec le chaland. Manque pas grand-chose à la boutique pour se faire une place dans la ville: un peu de nervosité dans les propositions de menus, sans doute un peu de joie dans la prestation. Et puis avant le service, faudrait pas oublier de ranger les chaussures de terrassiers sur la poubelle à côté du lavabo.