Le Hanoi

Remplace « le club », rue de la Comédie. Pas de chauffage malgré la température de saison, on se les pèle comme en haut du Kilimandjaro. Dans la plus pure tradition transmise du fond des âges depuis que les restaurants vietnamiens existent en notre beau pays et peut-être ailleurs, la dame amène avec ce détachement maitrisé des chips, les fameuses chips aux crevettes. L’absence de ritournelle asiatique comme fond musical est exception. Croyez bien que je le regrette. Car sinon la mienne, deux tables sont occupées par deux dames plongées dans un bouquin. Dans ces conditions quasi monastiques amplifiées par l’absence de musique, mordre dans les chips fait un boucan d’enfer. Ça résonne jusqu’à l’autel. Figurez-vous que j’ai même pas eu honte car c’est pas ma faute, vu que c’est la faute des chips. J’ai tout boulotté en essayant quand même de synchroniser mes coups de mandibules avec les pages qui tournent. Bref! Entame avec une « pho au poulet », soupe tonkinoise à 7,5€ en petit modèle (13,50€ en grand). Excellente, les bouts de poulet ne collent même pas aux peu de dents qu’il me reste! Tout ce perd! Où est donc passé ce poulet qui collait aux dents, caoutchouteux? Ailleurs. Bouillon parfumé:14,5/20. Un classique avec « bobun au bœuf avec nems impériaux ». Enfin « nem impérial »! Un seul dans le petit modèle de bobun. Excellent par ailleurs! 7,5€ et 14,5/20. Une bonne idée, la déclinaison des plats en petit format. Surtout dans le cadre de sacerdoce de cobaye ambulant: ça autorise une dégustation sans bourrage! Le contraire des usines asiatiques à volonté qui fleurissent partout! L’originalité des portions n’est pas l’unique caractéristique de ce restaurant asiatique: la maison semble travailler le produit frais. Une nouvelle tendance chez les vietnamiens qui possèdent dans leur répertoire culinaire d’excellentes recettes. Dommage: absence de CB et absence de tampon pour la note, ce qui trahit une sorte de « phobie administrative » bien à la mode. Et rien n’explique que la taulière me fasse une tronche longue comme la baie de Ha Long tandis que je lui demande simplement d’extraire la TVA sur la note sinon je me fais disputer par mon comptable, « nhân viên ke toan » en vietnamien.