Ça commence à gonfler tous ces établissements catégorisés « restaurants » qui sous prétexte de prestation « bonne franquette », de « comme à la maison » et de « sans prise de tête » profitent du positionnement relax pour afficher une forme de dilettantisme bistrotier avec assiettes banales facturées au prix fort par un serveur qui sous alibi de décontraction obligatoire vous tient des propos comme si j’étais un de ses copains de 6ème et vous sert sur des tables de camping en bois boiteuses avec un set en papier, et qui vous obligent au coude à coude avec les voisines, fussent-elles charmantes comme ici. Voilà.
Oui, ça commence à me courir sur le haricot. Encore qu’ici soyons clair, l’effort d’une cuisine réalisée sur place est consistant, même si les propositions sont banales et courte. Car voyez-vous amis lecteurs, le client a désormais pigé qu’une « carte courte égale produits frais gnagnagna », alors le restaurateur fait une carte courte. On ne reprochera donc pas pas à la direction d’être à l’écoute de sa clientèle et du « marché ». L’ardoise du jour: salade du jour et salade du moment (pas pareille) 10€, beignets de calamars 10€. Saumon grillé 13€, tortellinis aux 3 fromages 13€, cordon bleu et ses frites 15€. Point barre. J’ai pris le « cordon bleu et ses frites » en m’attendant au pire. J’avais tort. Ce cordon bleu est fait maison, suffisamment fromagé et jambonneux. Un cylindre frit avec de la friture! Les patates sont débitées à la mandoline avec peau. Ensemble trop aride et gras qui déclencherait l’hystérie lors d’un congrès de diététiciens dans son côté « fish and chips ». 15€ et 11/20. Ce qui n’est quand même pas donné vu l’étouffe-chrétien.
Quoique la surtarification du machin est compensée par la possibilité de choisir un dessert pour un supplément de 50 centimes d’euro. Comme une « tarte aux pommes » vertueuse, pâte brisée fine maison, pomme en abondance. Je suis positivement surpris, 14/20. J’ai pas tout compris du contenu de mon addition qui s’élève à 15,50€ au total avec un café de qualité. Soit 50 centimes d’euro le dessert et le café. Si t’as frite, t’as tout compris. Un grand mystère, tout autant que celui du succès de la boutique. Ou comment se précipiter à table pour être serré dans le dos et sur les côtés, assis sur une chaise en bois pliante de salon de jardin au rabais, du boucan plein les oreilles et un serveur qui joue les sympathiques de circonstance. Et puis, n’est-il pas incroyable de trouver à la carte début février des asperges et des fleurs de courgette? Hum?