Une décontraction toute plagiste dans la prestation, comme un manque de rigueur dans la mission malgré l’incontestable potentiel du cuisinier: il maitrise son rayon. En salle, c’est autre chose. Sympa, remarquez, le gars. Son rapport direct au client est impeccable. Une qualité appréciable pour un serveur, mais une autre l’est encore plus: la propreté, tenir une salle nette. Miettes de pain et gouttes de sauce desséchées sur mon set de table. Je suis le second client de ce midi et par terre, c’est sale. Si les vitres sont faites, c’est à la va-vite: le rayon de soleil est cruel. Enfin bon, rien pour me mettre en appétit! Selon quelques ardoises pendues au mur, il y aurait un menu des midis à 19€ mais là, non. Pas de menu à 19€ proposé. Un à 36€ si tu veux monsieur le client, mais pas à 19€. Alors la carte avec en direct une « côte de veau poêlée, jus de bœuf à la sauge servi avec pommes de terre et légumes ». J’ai rarement rencontré une si belle côte de veau, un épais Tbone cuit à la perfection. Le jus à la sauge fait son boulot. Les légumes sont volontairement grossiers, des bouts de patates réchauffés avec peau, une tranche de potiron presque crue pas mangeable, un demi-flan de brocoli trop aillé. Le 14/20 est toutefois valable, 20€. Le serveur me récite les desserts dont une crème brulée au Nutella qui n’y est pas. Il s’est fourvoyé et reviendra donc me dire qu’elle est remplacée par un « fiadone ». Vous connaissez mon appétence pour la chose corse: je fonce! M’arrive comme une crème brulée dans son récipient habituel, avec le fiadone dedans. Une couche de 2 millimètre selon mon décamètre. Ridicule et limite offensant. A 6€ le truc, ça met le bruccio au prix du caviar et flingue la moyenne générale non représentative du niveau du chef. 10/20. J’ai décidé de ne pas prendre de café, de principe, histoire de manifester lâchement autant que discrètement mon mécontentement. Bref: des à-peu-près regrettables, comme si la vue sur les bateaux anesthésiait la rigueur. Cette rigueur obligée pour le restaurant ouvert à l’année qui collectionne les habitués.