Les résidents profitent du site et de l’emplacement à deux pas de la plage. A l’heure du repas sur la terrasse abritée par les pins parasols, ils sont rejoints par la clientèle extérieure ou dans la salle quand le temps est un peu chagrin. Voilà en quelques mots la photographie qui donne envie, qu’on mettrait bien dans les pages de l’album de photos de vacances s’il existait encore des albums de photos avec des pages. Chassez le virtuel, il revient en photo… Quant à la cuisine de Christian Atelin mes biens chers frères, elle n’est pas virtuelle, mais alors pas du tout! On s’en félicite et vous me ferez des bisous partout quand vous aurez fait sa connaissance! En toutes saisons ce chef réconforte ses ouailles tant il connait la musique de la cuisine, lui le drômois de naissance passé chez Pic à Valence, chez Point à Vienne, et même chez Nandron à Lyon à une époque où la cuisine au beurre était la règle pour nourrir le sénateur ventre au vent entre Rhône et Saône. Du coup, on trouve à la carte (en ce moment) les contours d’une cuisine méditerranéenne bourgeoise et délicieusement calorique, gourmande: foie gras de canard mi-cuit au muscat, confiture d’oignons. Ravioles de Royans au saumon crème parfumée à l’anis. Salade feuilletée de tourteaux aux agrumes. Sole entière façon grenobloise. Loup grillé au thym frais, beurre blanc.
Rognons de veau, jus à la moutarde à l’ancienne et pommes écrasées. Côtes d’agneau grillées au romarin du jardin, gratin dauphinois… « A la mer comme à la mer » qu’elle a dit Mauricette! Alors « soupe de poisson de roche, sa rouille et ses croûtons ». La rouille un peu liquide pousse dur en ail, la soupe fait le boulot. 14,5/20. « A la terre comme à la terre » qu’elle a dit la dame au chapeau vert: « filet de bœuf cèpes du Périgord, gratin dauphinois ». Déjà dans l’intitulé, ya aucun mot à jeter. Et en prime, une belle échalote confite non précisée dans l’intitulé. Jus corsé, viande saignante comme demandée. 15/20. « Suprême de volaille farci aux herbes, salade d’hiver » pour bibi. Une dodine en rondelles à la chair fondante, vinaigrette tonique, pignons, parmesan, petits croutons poêlés. 15/20. Quand vous dites au cuisinier à la fin du repas que son « pavé de cabillaud en matelote » est remarquable, il vous regarde d’un air ingénu et répond modestement « oui, j’aime bien le faire, c’est la cuisine que je connais ». Ce plat est un régal. 15,5/20. Bel effort pour le sucré avec « entremet poire, crème chibouste ». Poire fondante en éventail avec caramel maison, biscuit en pavé avec la fameuse crème sur le dos. 15/20. En salle, barbe grise désordonnée et tablier de bistrotier, Pierre Parizet affiche une sorte de détachement d’apparence dans sa fonction. Mais ça assure dur, Arthur!