On s’y pointe la truffe excitée une fois l’an! Certaines recettes ne peuvent plus sortir de la carte comme les pieds paquets cuisinés par Dany, l’aile de raie aux câpres ou la côte à l’os Salers: la révolution gronderait aux portes du « Bistrot des Dames »! N’empêche avec le chef Vion, c’est que la découverte est quasi permanente. Ce quadra nordiste disciple du pédagogue étoilé Jean-Marie Chanove (74) passé par Jacques Lorain (89) du temps de sa splendeur, et dans la région par les cuisines de Serge Couloumès (06) est un travailleur acharné autant que créatif qui a bien saisi les subtilités de la cuisine méditerranéenne. Parfois même au détriment d’une certaine rationalité économique qu’impose cette satanée Place aux Huiles: terrasses plein soleil, les camions réfrigérés de la bouffe sous-traitée en file indienne devant les boutiquiers qui alpagueront le gogo dès que sonnera la récré. Bref! Ici, une cuisine fraiche inspirée, soucieuse des codes terroir-bistrotier. Et puis une nouveauté avec le midi, une formule à 19€ qui permet aux méfiants (dont fait partie Mauricette) de tâter le terrain. Avec « petits maquereaux de Méditerranée en escabèche à l’orange, confit d’aubergine ». Hyper frais et délicat, l’harmonie sudiste fonctionne en plein! 15,5/20. Changement de latitude maritime avec le délicieux « feuilleté de cabillaud et grosses crevettes, gnocchi en cappuccino ».
Elaboré sans être emberlificoté, précis dans les cuissons, jus tonique qui pousse un peu sur le sel. 15,5/20. Dans une formule à 19€ (le prix d’une pizza et d’un tiramisu), reconnaissez que le rapport qualité-prix a de l’allure! De mon côté, « la queue de bœuf »! Que c’est bon ça! Du bistrot plein fer aux accointances gastro! Vinaigrette de queue de bœuf, le consommé en fine gelée, poireau et raifort. Une quenelle de crème de betterave rouge en prime, elle ne pervertit pas les associations. 15,5/20. Sébastien Vion repeint la mer de couleurs singulières avec « le mulet de méditerranée rôti côté peau dans un beurre au citron confit, sauce butternut-romarin ». Ça fonctionne: 15,5/20. Exercice pâtissier très créatif: crème caramel. Mais nooon, je rigooole… « le pamplemousse »: cannelloni craquant au miel et cacahuètes, crème légère au mascarpone, alliance pamplemousse gingembre ». Résumons: comme des cannoli ou des nems farci de purée fruitière, crème glacée chocolat blanc. Acide, sucré, mou, croquant, amer… 15,5/20. Service fluide, intérieur ou terrasse. Un vrai restaurant sur une place incertaine pour le gourmand avec l’impeccable Fabienne Gaillard sérieuse et détendue à l’accueil, Sylvie Manolino et chef Vion. Un trio gagnant-gagnant-gagnant qui résiste au temps.