Le sphinx et la tornade. Sans trop faire résonner la marmite à compliments, pas trouvé mieux pour décrire ce duo de joyeux trentenaires accessoirement beaux-frères et acolytes encore anonymes tant que je n’aurais pas dévoilé leurs identités respectives, une jeunesse récemment installée dans leur « bistroquet » derrière la mairie, sur la place à deux pas du Port et de ses avanies, fontaine et oliviers, un coin apaisé de la ville fréquenté par les toulonnais, phrase trop longue, je sais. En tous cas, obligé de faire du bon et de sacrément polir son rapport qualité-prix. Alors avec Mauricette, doublure cascade de Fanny dans la fameuse trilogie de Pagnol, on l’a vérifié, ce fameux rapport qualité prix. Et d’un, à la carte. Et de deux, avec la formule du midi vendue 15€: « Cigaline de porc, pomme de terre au four ». Tiens, un tuyau, ami lecteur. Quand vous voyez ce genre de plat au restaurant, c’est que vous avez un cuisinier aux manettes. Appelée aussi « araignée », la cigaline est un morceau de viande assez peu présentable mais bien cuisiné, c’est le paradis. Jus clair parfumé, tout saucé avec le bon pain, 15/20. La dame au chapeau vert savoure l’hivernal « velouté de saison » (légumes bio de la Dominette) parfaitement assaisonné, équilibré.
Le trait appuyé d’huile d’olive en ajoute à la gourmandise. Le genre de babiole qu’elle sirote en émettant des petits cris de musaraigne. 15/20. Encore des légumes en pleine forme dans le « wok de poulet »! Radis, chou, carotte, oignons, pousses, nouilles, poulet mariné au curry, coriandre, citron vert et jaune… poulet tendre. 15/20. Le « café gourmand » tient sa promesse. Voilà qui nous change des insupportables banalités coutumières qu’on finirait par trouver « normales » tant elles sont fréquentes. Tiramisu dense du jour, panacotta framboisée et plus rare, brioche perdue caramel au beurre salé. 15/20. Une cuisine du marché soignée, teintée d’idées de notre époque, colorée, qui sait être raffinée. Qui sont-ce? En salle et présent jusqu’en 2010 au « Bistrot des Arts » au Mourillon. La tornade Vincent Bettoni! Virevolte entre toutes les tables et malgré le succès de l’adresse, prend le temps du conseil souriant et des explications adjacentes. Le sphinx Jocelyn Guilbaud se planque, chacun sa nature. Une paire d’années au fameux « Romana » à Hyères, ce qui explique bien des choses. Allez hop! On fonce tête baissée… sans oublier de réserver sinon porte dans le nez!