C’est écrit en gros du côté de l’entrée: « changement de propriétaire ». Ouééé, un nouveau. Mais non.
Dès le début, le « nouveau » taulier avoue qu’avant, c’était déjà lui. Un effet d’annonce, une ruse d’indien. Bref! Pas mal de monde, la terrasse au fond y est sans doute pour beaucoup, et l’ombre du grand vélum apaise la canicule du moment dans un léger courant d’air bienvenu. Pour tout vous dire, j’ai vite pigé le contexte de la boutique. Un village gaulois. C’est une expression pour dire qu’humainement, c’est affolant de désorganisation. Ils sont cinq ou six à servir, en sueur. Ce qui pourrait donner l’illusion d’une redoutable efficacité alors que c’est exactement le contraire. Ça fait des grands mouvements de bras dans tous les sens, fait la course en permanence (pour de vrai, ce n’est pas une image) pour faire croire à de l’efficacité, ça répète les commandes, ça oublie, l’eau, le pain, tout le monde bouche les trous de tout le monde. En même temps, ça fait du spectacle. Ça permet de déceler les leaders. Lui, non lui. Mais passons.
Pas de plat du jour aujourd’hui. C’est comme ça, cherche pas. Pas de suggestions non plus, ou alors pour les amis du patron de la table derrière moi: daube de poulpe etc. La table d’un papi voisin: steak haché frites et une pizza bien peu aguichante à pâte dure. Finissons-en: « escalope milanaise » avec gratin dauphinois siouplé! « Oui m’sieur » me dit le serveur en sueur. Il est déjà ailleurs. 40 minutes après, rien « ça vient dans 5 minutes » qu’il me dit. L’escalope vient, mais avec des pâtes. Des linguines bien cuisinées mais froides. Les pâtes froides, c’est pas mon truc. Le serveur encore plus en sueur « je vous amène le gratin! ». Deux garnitures pour le prix d’une. Mais pas de citron. Et le jus de citron sur l’escalope milanaise, c’est sacré. Bref! Du laborieux! 10/20.
Pas de dessert, rien à moins de 7€. Et vue la pagaille au service, j’y serais encore. Un café. Le restaurant est spacieux mais en état de décrépitude avancée. Les climatisations sont poussiéreuses et rafistolées avec du scotch de déménageur, les luminaires tournent de l’œil, mais on est bien assis sur les chaises. Quelques bons points sont donc à retenir, mais on est bien loin de ce « bien-être » espéré qui nous chatouille au quotidien quand sonne l’appétit en même temps que les douze coups de midi, Rémi.