L’adresse avait réveillé ce côté de « la plage » à sa création.
Côté ambiance visuelle, les commerçants ne sont pas gâtés-gâtés avec les travaux de la place de l’Amiral Muselier qui plombent un contexte commercial largement mis à mal par une restauration balnéaire moins qu’approximative. Ce midi de semaine, bien peu de clients aux terrasses. Faut dire que la plupart des taules sont fermées, les autres font la tronche. Et « le 8ème Sud », donc. Déjà en terrasse, le taulier attablé dans sa paperasse ne dit même pas bonjour. Même pas il regarde qui entre. Après ça ne s’arrange pas: il passe tout son temps debout derrière le tiroir-caisse à taper des trucs dessus comme si c’était une game-boy. Heureusement que la dame est cordiale et met un peu des sourires dans la sauce. Elle aime bien les enfants, cette dame. Ceux de ses amis attablés courent bruyamment dans le restaurant, elle n’ose pas de fâcher avec ses amis, elle préfère perdre des clients. Mais passons.
Les tarifs ne font pas tellement dans la demi-mesure. Menu 35€. Va falloir mouliner sur le pédalo! Il y a bien des formules dont une vendue 19€ avec hamburger obligatoire, mais le hamburger me fatigue. L’autre est à 26€, quand même. Alors carte. A part le rayon pâtes (12€ à 22€), j’ai pris le plat le moins cher de la carte : 15€. Le plus cher file à 35€! Je pouffe en observant un confit de canard vendu 22€! Record du monde! Bref! « Pavé de saumon au sésame » à 15€ pour moi, donc. Le serveur dont le statut est probablement celui d’apprenti me préviens: « frites et salade ». M’arrive une belle ardoise, avec une timbale de riz bien cuisiné mais froid, de la grosse salade blanche dans un petit bol, une soucoupe avec un coulis de tomate en conserve aux oignons, et le fameux pavé de saumon. Une horreur. Archi-cuit, sec comme un coup de trique. S’il n’était pas trop abondamment tartiné pile et face et sur les côtés de graines de sésame cramées, on pourrait presque le croire cuit à la friteuse! C’est vous dire la délicatesse! Bref! 6/20.
J’ai choisi le dessert le moins cher, pensant sceller le sort d’une cuisine calamiteuse et chère. Une « mousse au chocolat ». Figurez-vous qu’elle est bonne, chocolat noir, sucré mais pas trop, dense. 14/20. Constat qui fait remonter la moyenne et exclut la table du zéro pointé, mais pas de beaucoup. Pas de café. Je fais des économies. Vous comprenez, aux prix délirants où sont certains restaurants d’une grande banalité, faut bien viser pour mettre les sous quand la table en vaut la chandelle.