L’Authentic

Non loin du Terreau, sur le « périphérique » de la ville.

5 entrées à 7€, 4 salades à 13€, 8 plats de 15€ à 19€. Voilà l’ardoise de ce petit établissement aux airs bien dans l’air du temps, contemporain et un peu coloré. Une seconde ardoise explique la formule du jour: 2 entrées à 7€, une suggestion à 11€ et un plat du jour à 11€. La formule entrée+plat est vendue 15€. La « tarte du jour » montre un certain talent! Pâte brisée, tomates cerises coupées en deux, le fromage de chèvre (très) dilué est battu à l’œuf ce qui ajoute toutefois de la légèreté à la préparation, origan. Le tout gratiné. Pas mal d’autant que les à-côtés sont soignés: vinaigrette au sésame, mesclun et tomate séchée! 14/20. Entame proprette mais avec le plat du jour, grosse déconvenue. Je suis pourtant venu ici seul! Quelle horreur! Un « tajine de cabillaud aux carottes, coriandre et graine vapeur ». C’est alléchant hein? Oui, moi aussi je me suis fait avoir, séduit par un intitulé qui fleurait bon l’ailleurs et l’exotisme à portée de fourchette. La semoule est correcte, c’est-à-dire sobre. Des cubes de poisson durs et filandreux, une horreur de décongelé vaguement poêlé qui essaie de faire illusion. La sauce farfelue est incroyablement salée. Une sorte de marinade incompréhensible. Et les carottes sont cuites.

Le seul truc rassurant: peu probable qu’il s’agisse de cuisine « sous-vide ». Les industriels ne sont pas fous, ils fabriquent des plats qui se mangent, qui ne font pas de vagues, fussent-ils moyens. Vu que je suis seul à part une table de copains du taulier, je me suis forcé à manger, histoire de ne pas me faire remarquer. Et l’autre qui vient me demander trois fois si « ça va? ». Enfin bon. Je précise que ma digestion sera chaotique. Traduction: « j’ai roulé vitres-ouvertes au retour ». 5/20 grâce à la semoule. Dans l’espoir de me rincer du sel, j’ai pris un café. Et puis… plus personne. Le grand vide. J’attends assis, longtemps, 20 minutes. Pour au final me lever en direction du comptoir. Dehors, le patron taille la bavette sur le trottoir avec une connaissance équipée d’un chien, désertant de fait sa mission déjà bien écornée. Un de ses deux collègues attablés tape à la vitre et crie « hého! Le môssier veut payer! ». Je paye et là le gars reprend sa casquette de VRP de sa boutique: « oué m’sieur ça vous a plu alors ici on fait que de la cuisine maison ici on a changé de cuisinière car ça n’allait pas aujourd’hui y a pas de monde mais ça dépend des jours aussi ». Bref! Sauvé du « 0 » grâce à la tarte. Le « moyen » attribué est donc particulièrement généreux pour ne pas dire accidentel.