Un centre-ville véritable chausse-trappe pour GPS non actualisé, des rues barricadées interdites d’accès.
Je craque, je file ailleurs. Tiens? Le ciel nuageux s’éclaircit avec « L’Arc en Ciel ». Sur un terrain au beau milieu d’une urbanité vieillotte, une bâtisse sans âge annonciatrice d’un restaurant inconnu de nos services, faute professionnelle. Des signes distinctifs d’un laisser-aller en façade qui ne rebute en rien mon optimisme naturel. Ça veut si peu dire, une façade. Devant la bicoque, j’ai cherché un moment la porte d’entrée. Je la pousse comme on pousserait la porte du manoir du Comte Dracula. Hall dans la pénombre, petit comptoir. A droite une coquette salle à manger, une seule table occupée. Et puis j’ai poireauté 3 ou 4 minutes devant le comptoir. C’est long. Alors j’avance de deux pas devant la cuisine pour qu’on me remarque, auto-encouragé par mon propre « bonjour » de VRP en encyclopédie qui fait du porte à porte. Alors la dame s’est mise à grouiller à elle toute seule dans ma direction. Bref! Doubles nappages et compagnie. Franchement, je suis bien dans cette ambiance rassurante, cocooning. Dans le cadre de mes attributions, je vais faire mon pipi pour vérifier l’état de santé des installations sanitaires, puis je reviens. Je reviens toujours. Blague ou pas?
Pas vu de caméras: la dame m’a mis une serviette en papier. Mes voisins bénéficient de serviettes en tissu et moi, VRP de seconde zone, on me refile un kleenex pour la moustache! Forcément après, c’est plus pareil, on voit le mal partout. Tout est allé très vite, comme pour se débarrasser réciproquement l’un de l’autre, filer. Allez hop! Déjà, la carte affichée dehors est différente de celle montrée par la dame. Menu 25€: « velouté au potimarron et magret fumé ». J’ai entendu le mixeur: du « minute »! Sauf que les bouts de magret sont rassis, trop forts, trop salés, trop vieux. Trop immangeables. Aucune raison n’est valable pour donner du magret neuf au client inconnu… et une serviette en tissu! Bref! 7/20. Il présente bien, le « filet de Saint-Pierre au sésame ». La sauce safranée sent bon la cuisine des années 80, la purée cerclée surmontée de carotte et d’asperges (en janvier) est mignonne. Mais le poisson, c’est du congelé à la cuisson bâclée. Mauvais et sec aux entournures, même avec beaucoup de sauce. 11/20 pour les garnitures. Et puis la « mousse au chocolat » servie avec un petit chou mou du genou pour faire joli. Elle est maison monsieur! De la poudre réhydratée oui! Horreur flunchesque! Je fais court: 6/20. Absente ici, la musique aurait été utile pour couvrir les bruits divers de cuisine. Le chef forme l’apprenti: « mais t’es un âne! t’es un bourricot! » Explication n’est pas justification, mais les proprios sont dans les murs depuis Giscard.