L’Ami Provencal

2.5

Adresse du centre village tonique, vivante, heureuse.

On voit vite les adresses heureuses. Elles vous regardent avec un pli rieur dans le coin de l’œil, s’intéressent à votre cas d’individu au milieu des autres et c’est pareil pour chacun, ne cherchent pas à paraitre mais à faire. Bref! Un petit paradis dans Fontvieille qui manque curieusement d’entrain culinaire: voilà un bon numéro! Terrasse de bistrot, petite salle un peu pagaille mais bien tenue, au coude à coude. Comme ils sont au moins deux en cuisine, je me suis bêtement dit que ça allait forcément envoyer du très bon, du précis, du bien vu Lulu. Carte courte et ambition de simplicité. Ce jour 3 plats. Entre le burger à 15€ et l’entrecôte à 19€, il reste une place pour sortir du commun! Tenue par le « pavé de thon poêlé, écrasé de pommes de terre à l’huile d’olive, pesto ». Et là mes petites loutres, c’est la cata. Le pavé est archi-salé et dur, aussi sec que du thon en conserve, tassé, contracté. Pas forcément trop cuit d’ailleurs, ce qui pose définitivement la responsabilité sur le produit et non sur le cuisinier. Qui devra toutefois changer de fournisseurs. Encore que, le chef venu s’enquérir de la raison pour laquelle je n’ai bouloté qu’un quart du truc, est honnête en reconnaissant avoir au la main lourde en sel. La purée pliée au carré est délicieuse et me rince la bouche de l’avalanche de sel. Disons 10/20, pour 16€.

Direction qui assume pleinement sa responsabilité (c’est pas souvent) en m’offrant le dessert à 7€. Ce qui est moins couteux que d’offrir le plat raté à 16€. M’enfin bon. Le dessert? Un fameux « soufflé au chocolat » plein de générosité et de légèreté, les deux sont compatibles! 15/20! Je crois que la compagne du chef se prénomme Fanny et malgré l’affluence, sait sourire. Excellent verre de rouge Costières de Nîmes à seulement 3€ et 15/20. Les toilettes de cette maison de village, c’est compliqué. A l’étage, faut grimper un escalier étroit comme le fil d’un couteau de cuisine, mais en colimaçon. Ça chatouille le magret des gros. Mais passons. Le jeune chef a l’honneur d’être « Lauréat de la dotation Gault et Millau » en 2015 et bénéficie d’un 12/20 sur ce guide de plus en plus comique dans ses choix complexés de sous-Michelin. J’ignore avec précision en quoi consiste cette fameuse « dotation » Gault et Millau dont bénéficiait la maison en 2015, mais ça doit pas être bezef question pépètes vu les toilettes et la superficie de la cuisine de bateau. Bref! Le ton général de la maison est bon, mais « à revoir ». Surtout en cas de changement de thon.