Un centre commercial à dimension humaine en bord de route, mais dedans la boutique a fière allure.
Entrée devant l’étal du boucher qui joue la caution de sérieux, au fond la cuisine ouverte et à droite de l’autre côté des étagères où s’exposent les flacons, les tables. La terrasse couverte est idéale pour ceux qui aime fumer en entendant les bagnoles passer. Il y a bien des choses à dire: le choix des plats est peut-être un choix de restaurant, pas un choix boucher. Un boucher achète des bestiaux et vend tout ce qui se trouve dessus. Ici, on trouve quelques morceaux picorés ici ou là dans plusieurs races plus ou moins à la mode: entrecôte d’Uruguay, côte de bœuf Angus, entrecôte Argentine, côte de bœuf Simmental sans évoquer le porc, l’agneau et le veau dans le détail. Dans une boucherie ou apparentée, j’aime les morceaux moins connus, poire, merlan… sinon j’apprécie onglet et bavette. Le serveur arrive tout sourire: « alors le plat du jour aujourd’hui est une brochette de bœuf de Salernes… ». On ne me l’avait jamais faite celle-là… De Salernes? Village du Var de l’arrondissement de Draguignan? Je ne nie pas qu’à Salernes pâturent des troupeaux de bovins race à viande, m’enfin vu le contexte louchébem de la boutique, ya fort à parier que le serveur confond avec « Salers ».
Dans une prétendue boucherie, quand la 1ère phrase du serveur est une sottise, le rêve d’agape s’envole. Bref! Je commande une « bavette de génisse limousine blason prestige », vous savez tout. Le serveur propose plusieurs garnitures: « frites, légumes ou salade ». Frites et légumes siouplé m’sieur. Ma voisine boulotte un gratin dauphinois deux tables plus loin. Et moi? Je peux pas avoir du gratin dauphinois? Décidément, le serveur est un peu à l’ouest. Elle passait par là alors je questionne la jeune femme qui semble être la patronne: « on ne vous l’a pas proposé? ». Enfin bon. Remédié sans rechigner! Qu’elle en soit remerciée! Bavette saignante comme demandée, un peu terne en bouche, sèche et ne sent pas l’herbe grasse. Le beurre maitre d’hôtel compense ses carences, carottes Vichy, deux petites asperges, gratin cerclé gourmand. 14/20 pour 18€. Dessert pour voir avec une « mousse au chocolat » maison terriblement sucrée, comme on les faisait dans les années 60/70. 12/20. Le café est d’excellente facture, le fameux Illy. Je me lève en direction de la caisse, je paye: erreur de facture en ma faveur. A mon avis, va falloir faire des réglages à plusieurs niveaux et remettre les pendules à l’heure dans l’organisation.