La Table De Lilith

On m’a signalé la réservation comme prudente. Au téléphone l’accueil est formidable!

La meilleure façon de se préparer à un repas est de sentir de la joie de l’autre côté, un peu comme la montée de l’escalier, si vous voyez. Bienvenue confirmée à notre arrivée, un entrain rare qui fera dire à Mauricette « cette petite relève la moyenne qui n’est pas bien haute! » Bref! Du monde en terrasse dans ce quartier piétonnier du centre-ville. Petits prix, zone franche défiscalisée pour les entreprises. Ben oui. Il y a les restaurateurs qui injectent le bénéfice fiscal dans l’assiette du client, il y a ceux qui font des prix « normaux » comme si de rien n’était. Enfin bon. Les ardoises sont aguichantes, énoncés exciteurs de papilles: croustillant de patates douces et maquereau, salade et crème au cumin à 13€. Filet de dorade pané aux noisettes et coriandre, risotto de boulgour et petits légumes à 15€. Burger de reblochon sauce moutarde à l’ancienne à 14€… et un « velouté de potimarron et châtaignes, assiette salade, chips de canard, œuf poché et toast » bien automnal. La dame au chapeau vert s’en léchait la moustache par avance. Misère. Un bol de soupe marron mal maitrisée de l’assaisonnement.

Une tartine avec l’œuf poché dessus, pas de sel, pas de poivre, rien. Le 3ème pôle de non-attraction est la salade verte fraiche ornée des chips de canard. Tu parles de chips. Des tranches de magret froides et molles, à l’opposé du croustillant espéré de la chips promise. Pourtant habituellement friande de canard, Mauricette abandonne son assiette à tiers-parcours. 9/20. A 14€ l’entrée, ça fait léger au baromètre à plaisir. Mieux, mon « onglet Black Angus, beurre maitre d’hôtel à l’échalote, persil et moutarde à l’ancienne, pommes de terre paysannes et salade ». Assiette chaude (bravo), viande correcte (170 grammes)… et de simples frites de pommes de terre. Fraiches certes, de genre Agatha certes, même si on sait ce modèle de patate peu adapté au genre frites. M’enfin à 17€ le truc, c’est un peu court là encore. 13/20. Félicitations pour les desserts maison et mieux maitrisés sauf peut-être la tuile grossière de l’ananas rôti à la vanille de mon voisin. Le nougat glacé est très jouable si vous aimez ça, c’est mon cas: 14,5/20! Un travail indiscutablement « maison ». En fin de service, le patron-cuisinier vient en salle aider sa femme pour les cafés, les additions… Jeune femme qui n’hésite pas à balancer sur ses confrères qui font du « fait-maison » pas « fait-maison » comme si ça la rendait elle-même irréprochable, et d’éreinter les prédécesseurs qui n’étaient pas restaurateurs, et moi je sais, et moi je sais. C’est dommage, un peu de modestie ne nuirait pas.