L’accueil de la maman est doucereux, en fait quand même beaucoup dans le violoneux.
J’ai vite cerné le contexte: affaire de famille avec papa et le cuisinier derrière, maman et la fille en salle. Petite salle cosy de moins de 20 couverts avec nappages et beaux verres. Dehors une terrasse décalée en face, place Colbert. Trois menus 18€, 26€ et 32€. Quinze entrées et plus d’une vingtaine de plats et trop de suppléments qui embrouillent. La mère s’emmêle, alors la fille s’en mêle: manque des plats dans le petit menu. Alors je vise 26€. C’est à cet instant qu’on m’amène un kleenex en papier en guise de serviette de table. La direction doit estimer que ma commande lui procure un chiffre d’affaires insuffisant, alors elle me prive d’une serviette en tissu. Classe.
Entrée avec « flan de courgette sur lit de tomates, sauce basilic ». Flan froid centré, plus fromagé que légumier. Posé sur une concassée de tomates avec bien peu de basilic malgré l’intitulé. Comme une ile avec autour, une flaque d’huile avec du balsamique. Et sur le rebord de l’assiette, plein de poudre d’épices exotiques. Lourd. 12/20. On pourrait dire beaucoup de bien du « suprême de poulet à l’estragon »: assiette très chaude (bravo), purée délicieuse, sauce grassouillette comme il faut. Le plat pourrait avoir son charme rustique si le cuisinier n’ajoutait pas (encore) de l’huile d’olive pour que ça trempe. Sur le rebord, il ajoute (encore) ses fameuses épices exotiques. Deux assiettes avec les mêmes défauts, ça devient une marque de fabrique. J’allais oublier une comique tomate entière crue autant qu’inutile. Je l’ai massacrée pour qu’elle ne serve plus, on n’a pas le droit de faire subir une telle chose au client. 13/20 quand même.
Une cuisine traditionnelle en fond de jeu pénalisée par de la cosmétique inutile, comme bourrée de tics de traiteur. Enfin bon. Et puis la rigolade avec « pommes sautées au miel et sa glace ». Brunoise de pommes parait-il « poêlées au beurre ». Qualifions-les de simplement cuites à l’eau, si ça ne vous fait rien. Bref. L’autre en cuisine a cru bon cette fois-ci de m’exonérer d’une cascade d’huile d’olive. Ouééé… mais pas de ses épices exotiques! Encore! C’est un malade! C’est pas possible! Du coup, mes pommes sucrées ont le gout d’ail! Comme si un couteau sale avait été utilisé! Pas fini! Forcément! 7/20! La maman ramène le dessert en cuisine. Regards. L’équipe entière me prend pour un demeuré! Ça me dérange peu, mais faut pas que je m’en aperçoive! « C’est de la vanille m’sieur! ». De la vanille au gout d’ail! Allez vous étonner que des clients se lâchent sur Tripadvisor! Qu’il paye et se tire sans broncher! Personne n’assume dans la boutique! Sauf le sommelier en chef: jolis flacons en Bourgogne! Mais verre de vin blanc 15cl local vendu 6,5€! Bing!