La Parenthese

1.5

« Lou Pantaï » a été repris. Ça pouvait être une bonne nouvelle.

Et puis comme un village gaulois résistant à l’envahisseur, la boutique est mitoyenne du récent et gigantesque centre commercial « Avenue 83 ». Ça pouvait être la seconde bonne nouvelle. Et comme on m’avait dit du bien des repreneurs, la 3eme bonne nouvelle potentielle montrait son nez. Mais non. L’assiette est maladroite. J’explique. Un côté « brasserie » avec tables brutes et serviettes en papier et des « petits prix », en tout cas si on reste dans le cadre des formules. Au fond, le restaurant « affaires » avec des nappages comme s’il en pleuvait, des beaux verres pour donner envie de trinquer et un menu à 35€ secondé par une carte: entrées dès 14,5€, plats dès 18€ et desserts 8€.

Un côté « rive droite-rive gauche » pas bête vu que l’établissement est spacieux. Par contre, vu que j’ai déjeuné « rive droite » avec le nappage et tout le tintouin, je suis en mesure de vous signaler que la cuisine du menu à 35€ est d’un faible niveau et que son rapport qualité prix est indigent. Et c’est bien dommage car le personnel de salle est impeccable de gentillesse, souriant et avenant. Service très long: 30 minutes pour la mise en bouche alors que seules deux autres tables m’accompagnent, curieux. La mise en bouche maladroite me met la puce à l’oreille. Des « sanguins à la tomate », morceaux croquants épicés qui manquent de sel. Au milieu de cet armada de moyens pour faire croire à un travail de gastro, la bricole qu’on verrait à la table de « chez Dédé le routier » est un poil rigolote. 11/20. Et puis le « velouté de potimarron aux éclats de châtaignes ». A l’œil, l’assiette a du chien. Mais en bouche, ya rien. Pas mauvais mais terne, plat, sans intérêt. 11/20. Le plat s’appelle « tajine de lotte au citron confit ». Il est cuisiné un peu comme un couscous. Avec plein d’une sauce rouge épicée défoliante, effaçant sans mesure le citron confit et la coriandre annoncés. De plus, les bouts de lotte sont avec la peau, non dépouillés. Ça vole bas: 8/20.

Le « baba au rhum » est triste et radin en Rhum. Pourtant, l’effort d’un biscuit maison pouvait faire pencher la note du bon côté, mais la chantilly en bouteille et la carence en sirop le rende trop sec, pas fini. 9/20. Bilan: 35€ jetés par la fenêtre! C’est comme ça qu’on dit quand on est en colère! Et puis en fin de repas, le patron est sorti de ses cuisines, traversant la salle en ronchonnant et sans saluer la clientèle, flinguant la multitude d’efforts déployés par son équipe qui tentait de rendre le moment sympathique.