Sûr que de l’extérieur, près de la voie ferrée et de cette route départementale bigrement empruntée par du routier, la zone n’est pas des plus engageantes.
Devant cette vieille maison rénovée, des charrettes. C’est joli pour la photo, les charrettes. L’impression de revenir en arrière, je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans, une bonne grand-mère aux fourneaux devant son piano. Sauf qu’il lui manque la partition. C’est fait, c’est fait. Le début: du bruit, beaucoup de bruit. Des clients refont les dossiers pro du jour ou le match de la veille, c’est suivant. Deux dames d’une grande amabilité vous attablent, poliment. Pas de carte, mais l’ardoise du jour: menu 16€ avec au choix, 4 entrées, 4 plats, 4 desserts. Ca rassure, les cartes courtes. Elles vous font espérer le meilleur, suppose le concentré d’efforts, éventuellement la filière locavore. « Pain d’aubergine coulis de tomates ». Forme timbale démoulée et non tranche classique. On comprend vite pourquoi: gout comme texture… catastrophe! Une purée insipide, exonérée du moindre assaisonnement, aucune fermeté car bourrée de flotte. Sauce tomate brute d’ouvre-boite, acide. 5/20 parce je suis de bonne humeur.
Enfin je l’étais. Après le calamiteux lever de rideau, j’ai un peu les chocottes avec le plat qui suit: « foie de veau persillé ». Moins pire mais pas mieux. Le régime c’est demain: le foie nage dans du beurre fondu. Foie trop cuit, persillade partie en vacances. Les sauces, c’est comme le personnel, c’est plus comme avant, c’est toujours en vacances. La purée de pommes de terre est si mauvaise que j’aurai préféré de la poudre en sachet. C’est vous dire la misère. Des pommes de terre mixées avec l’eau de cuisson. 8/20. Dessert classique, les « profiteroles ». Timbale chaude, crème anglaise chaude, chou chaud très « caramélisé » par une cuisson ardente au four. Un revisité déprimant à 10/20. « Des plats mijotés au bord du fourneau » que disait le site internet! La bonne blague! Toutefois, les clients du midi s’y bousculent. Au royaume des affamés aveugles les tickets-restos sont roi: peu d’alternatives dans le coin. La seule raison (avec le parking) pour en expliquer la surprenante fréquentation.