La Balena

3.5

Et bien voilà: faut savoir rester simple, ne pas perdre de temps dans d’interminables concertations et autres réunions de travail comme dans les multinationales, la famille Giuliano n’est pas allée chercher dans la galaxie d’Andromède le nom de baptême du restaurant. Avant c’était « La Baleine », bienvenue à « La Balena ». Le bateau est toujours aussi fringant, l’équipage toujours le même. Sauf qu’à la cuisine bistrotière qui nous séduisait déjà du temps de « la Baleine » succède une cuisine appuyée sur la gastronomie italienne et ses à côtés. A bien y regarder, une sorte de retour aux sources pour les Giuliano d’origine sicilienne. J’entends par « à côtés » la possibilité offerte au chaland de ramener dans le coffre de la Ferrari charcuteries de qualité, fromages haut de gamme, huile d’olive et sauce tomate, conserves fines et vins de la Botte. Autrement dit, une trattoria sur le port de Hyères. Ça manquait au panorama. Bref! A la carte des antipastis: salade de mortadella pistachée, parmesan et roquette. Peperoni arrostiti, fruits de mer marinés, burrata « procacci » aux légumes croquants, funghi marinate, fritto miso di mare, bresaola, jambon de Parme et même, le rare Culatello di Zibello.

Les pâtes et risotto sont (forcément) de la partie, le poisson est au bout de l’hameçon (avec notamment l’espadon au Salmoriglio et marjolaine) et mon plat. Quel est-il, Basile? « Piccata de veau, condiments, câpres, citron, pignons, épinards ». Je sais pas vous mais moi, j’adore cette spécialité italienne. Deux escalopes de veau roulées farcies de jambon cru et mozza. J’aurais aimé plus de fromage, mais il m’en faut toujours plus. Je suis comme ça. Le côté cuisiné est confirmé par les délicieux épinards frais, et les linguines accommodés de petits légumes et lardons, sur le côté sauce tomate naturelle et délicate. 15/20. Desserts maison. « Dolci casa » comme on dit dans la langue d’Umberto Eco. « Torta della Nonna » pour ma pomme. Tartelette sablée, crème de ricotta à la vanille, orange confite et figue sèche. Très bien présentée, agrémentée de fruits du moment et saupoudrée de fruits secs. Peu sucrée et dressée minute: la pâte sablée ne trompe pas! 14,5/20. Le service rodé franco-italien est à l’aise dans la chemisette, de bon conseil sur les vins de Lombardie, de Sicile, de Toscane, du Piémont, d’Emilie-Romagne, de Vénétie, de Campanie. On fait un restaurant italien correctement, ou on ne le fait pas. Les Giuliano ne font jamais les choses à moitié, voici donc un « italien » tout entier!