Hard Rock Cafe

0

Dans les toilettes, de grandes photos de rockers en noir et blanc au dessus des nombreuses pissoires alignées en rang d’oignon.

Une photo de ZZ Top était appropriée. Enfin bon. Manger ici une fois pour voir, très bien, je comprends. Mais y retourner? J’ai attendu un bon moment, debout. Trois employés devisaient allègrement derrière le bar. J’aime bien quand le personnel devise allègrement, mais pas au détriment du client qui poireaute debout. Ça fait négligé question convivialité. Je me suis donc avancé et là, le trio s’est regardé: « vas-y toi ». La jeune femme se sacrifie. Quand faut y aller, faut y aller. Alors dans un effort probablement considérable elle a fait deux pas, puis a levé son bras en pointant du doigt plusieurs tables: « où vous voulez ». C’est pourtant pas la surcharge de boulot qui les traumatise: de 12h15 à 13h29, une petite dizaine de table. On me balance la carte. Ouch! Dedans, tout est rédigé dans la langue de Rocky! Plats! Boissons! En namélouicain! Sont forts! Pas de Roquefort chez eux mais en France, leurs restos ne causent même pas la langue du pays d’accueil! Mais passons. J’attends ma prise de commande une trentaine de minutes chez nos cow-boys. Si long que j’ai même pensé à jouer l’indien: faire un feu de camp pour me griller des chicken-wingz. Ah! La serveuse arrive… enfin des explications… ourgh… elle cause exclusivement la langue de Mac Donald.

Abattu, je tire au sort: « hickory barbecue bacon burger » suivi dans la prose par « basted with kickory barbecue sauce and topped with catamelized onions, cheddar cheese, smoked bacon, crisp lettuce and vine ripened tomato ». Voilà. 20 minutes après m’arrive le truc. Un couteau planté à la verticale dans le sandwich mou pour maintenir, pain basique, frites pas grasses mais précuites et sèches dans du papier kraft, mayo industrielle très pimentée au gout métallique. Dedans le burger, deux bouts de lard en croix, le fromage fondu. Pas du tout appétissant. Du mou tiède avec une mixture à base d’oignons, et la viande en portion plutôt généreuse est grasse, marron foncé avec des points blancs. Mauvaise au gout, de triste composition et maltraitée. Pour je ne sais quelle raison, on m’amène un peu de « haricots rouges sauce barbecue » avec ce gout de fumé spécifique, agréable. Ça fait remonter la moyenne à 5/20. J’ai eu ma carafe d’eau avec le plat, et mon café juste après. Demandé « ristretto », il m’arrive long et pas bon. Massacré à petit feu par les franchises accaparées par des notions de rentabilité mal placée, le hamburger a été récupéré voilà une huitaine d’années par la restauration dite traditionnelle qui l’a repensé, avec toutefois plus ou moins de bonheur. Car la nature a horreur du vide, surtout à ce prix: 17,35€ pour les hamburgers. Vive le boudin aux pommes et les escargots à la provençale!