Le Carré Thiars, le fameux. « Fuxia » existe depuis un moment mais sous ses airs de franchise assumée, je ne me suis jamais laissé séduire.
D’ailleurs je crois bien qu’il s’agit d’une franchise. Cela dit, on est bien reçu dans la boutique, un peu comme chez Maitre Kanter, voyez? Les serveurs directifs trouvent l’équilibre entre rendement et risette. Gros problème du genre odorant: quand on entre dans la jolie boutique aux airs de trattoria vénitienne, ça sent comme le retour d’évier et le siphon bouché. Une odeur de canalisation à cœur ouvert qui embaume. Mauricette serait bien ressortie mais vu qu’on sortait d’un salon voisin consacré au vin dont elle avait testé tous les domaines exposants, fallait absolument manger un bout. Bref!
La mauvaise odeur dans le pif, on commande nos plats: « linguine forestière e melanzane » avec aubergines, champignons, poêlée de bolets, cèpes, pleurotes, crème, oignons, ail, persil. Qui disent sur le papier. A l’arrivée, trois miséreux bouts d’aubergine pleins d’eau, des champignons de Paris. Bolets, cèpes et pleurotes: aux abonnés absents. Les seconds rôles oignons et persil ont été virés du tournage, histoire de raboter les coûts de production. Pour énerver le truc, on peut toujours doper au parmesan. Du grana panado en l’occurrence. Forcément. 7/20 et 13€. Viande. Mauricette voulait une viande pour noyer le poisson. Elle vise « scaloppine prosciutto e mozza ». Une escalope de veau parait-il. Elle ressemble à une bavette de bœuf très plate, comme de la hampe. La viande est fort sombre et trop cuite. Dessus, le jambon de pays italien et la mozza jouent le jeu, crème, tomate. Passé au four, ça tient sa promesse pour la préparation même si le basilic annoncé est absent… ce qui est compréhensible en cette saison. Les pâtes avec sont des pennes rigate froides servies dans une assiette froide. Le serveur: « fallait me le dire, je vous les aurais réchauffées ». Il amenait le plat chaud, pas besoin de lui demander. C’est quand même incroyable de transférer la responsabilité de ses propres erreurs sur le client! Et puis attendez: 19,50€ le plat. 9/20.
Le « café gourmand » ne l’est pas. Trois verrines de tiramisu (bof), de panacotta au caramel (oui), crème de café Illy (original). Ah. Information de dernière minute… on m’apprend que le biscuit « amaretti » annoncé avec le café gourmand est parti à la pêche avec les champignons. Il n’y a pas de petites économies. 11/20. Café Illy facturé 2,5€ (boing). Une jolie photo avec un éclairage étudié et des bouteilles frimeuses sur des étagères pour séduire le chaland. Parfaitement évitable, ya mieux à faire. Même sur ce fameux Carré Thiars.