Un « sushi » d’humeur et du temps présent. On y rencontre une certaine forme de joie mêlée de dilettantisme rassurant, une envie sincère de partager. Ce qui dans le registre sushi n’est pas si fréquent. Sous prétexte d’exotisme culinaire, une palanquée de margoulins de la restauration s’est engouffrée dans le genre. Au milieu de la foire d’empoigne, on retrouve des amoureux du bien faire: il en fait partie. Qui? Il s’appelle Mikael Bassat et sa passion du poisson n’est pas tombée du camion Picard-surgelé. Avec son père, il s’adonne à la pêche depuis toujours du côté de la Seyne. Le poisson local à Mikael Bassat, c’est son dada et il ne fait pas de sushi à l’hippocampe. L’amateur sera heureux de trouver des plateaux de sushi « élevages » et des plateaux de sushi « sauvages ». Hé oui mes petits bigorneaux… ça vous en bouche un coin hein? Avec Mauricette qui a toujours aimé entrer en Seyne, on se défoule sur le « plateau duo » avec sauvage et élevage.
Absence de cynisme intégral, pas de balivernes: le patron va chaque matin voir ses amis pêcheurs du côté de Saint-Elme. Du coup aujourd’hui, de la pélamide au programme, autrement dit de la bonite: jeune thon. Et du saumon, non sauvage mais Label Rouge d’Ecosse, bien meilleur que le trop gras norvégien. Bref! 36 pièces sur un plateau! 6 maki et 12 california (14/20), 2 nigiri saumon, 2 nigiri pélamide, 2 nigiri crevettes (14,5/20) et 12 sashimi, 6 saumon et 6 pélamide (15/20). Le sashimi, ya pas mieux pour mesurer la qualité du poisson. Par pure curiosité, je joue les prolongations avec un « rouleau de printemps pélamide, avocat ». Fait minute comme le reste, feuille de riz fine et feuille de laitue. 14,5/20. Fin du repas! Boutique colorée un peu rafistolée pour cause d’ouverture récente avec les moyens du bord, mais rigolote dans sa version camping amélioré. Mais c’est propre, et surtout question sushi, c’est vraiment du sérieux. Si vous êtes un pinailleur de la norme du bon gout et collectionneur d’œufs de Fabergé et qu’en plus vous marchez en Louboutin, vous tordrez un peu le nez! Et puis les plateaux sont à emporter au cas où vous préféreriez regarder le RCT à la télé en mangeant. C’est à La Seyne, à droite quand vous regardez l’entrée de église, à gauche si vous en sortez. Une petite rareté et le gout du poisson, beaucoup de gout avec ce « sushi poisson sauvage » de Méditerranée! Avec parfois même des sashimi de… galinette! On se demande bien pourquoi personne n’y avait pensé avant!