Le Comptoir De Cesar

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Un service mené par une jeunesse aussi volontaire qu’approximative.

Insistante à faire consommer le client. Il devra commander du vin sinon: punition! Suppression des beaux verres, Arkoroc de cantine. Quand vous allez faire votre pipi de contrôle vous croisez des tronches de zombis qui sortent des cuisines comme s’ils avaient fumé l’intégralité de l’héritage de Bob Marley, le pizzaiolo blasé est solidaire dans la philosophie d’absence de bonjour, poussière sur les chaises, mais dormez tranquille: les photos à la gloire de la binette du patron défilent à la télé. Patron qui parle très fort pour bien qu’on l’entende et qu’on comprenne bien ce qu’est la testostérone. La cuisine? Quand Mauricette a visé les prix pratiqués par la boutique, elle a cru qu’on était au restaurant. Pas de méprise: les tarifs élevés ne la gênent pas, d’autant que c’est toujours moi qui paye. Par contre, faut du répondant dans l’assiette. On est loin du compte sauf avec la « petite pizza royale » et sa pâte merveilleuse, qui croustille et on sent vite qu’elle a été chatouillée par le feu de bois. Garniture sans histoire, 14,5/20 pour 15€. Pizza très chère, mais bonne.

Et puis le ridicule avec « queue et joue de bœuf mijotées comme une daube, ravioles à la brousse ». Une cocotte en fonte, ça marche toujours la cocotte en fonte pour séduire le gogo. La dame au chapeau vert ouvre le couvercle: 8 ravioli à peine cuits, pochés à la va-vite. La sauce est claire, de la joue, un peu, de la queue encore moins. Elle aurait bien saucé, mais saucer avec un crouton de pain sec n’est pas pratique. Faut pas gâcher la marchandise, mais gâcher le client, c’est permis: 19€ et 8/20. Sur un plat, l’erreur est toujours possible. Sur deux, ça devient une marque de fabrique: « encornets ou seiches en tempura, sauce gribiche ». M’arrive des lamelles d’encornets et deux supions vautrés dans un risotto avec un peu de légumes. Je signale l’erreur de livraison au jeune serveur plein de yeux tous ronds: « ah oui, on a dû se tromper, je vais demander ». On ne l’a plus revu. Alors bon, je me suis paluché mon plat arrivé tiède, en plus. Pas de tempura donc, mais une gribiche d’opérette dans une verrine de dinette qui nous a bien fait marrer les poils du dos avec Mauricette. Comme une crème liquide avec un peu d’estragon, ni œuf, ni moutarde… mais rigolade. Une rime à 18€ pour 8/20. Difficile d’en vouloir au chef puisqu’il n’est pas en cuisine! Il fait sa paperasse en salle pendant le service, alors forcément. Peu de positif à retenir en cuisine sinon le pizzaiolo compétent. Dommage: belles viandes en vitrine, déclinaison de vin au verre et bon café. M’enfin quand même vu les tarifs et le niveau de cuisine, de qui se moque t’on?