On savait que Philippe Gouven n’avait pas les pieds dans le même sabot, m’enfin quand même. Il s’ennuyait sans sa merveilleuse « Maison de Celou » posée à un jeu d’olive d’ici, alors quand l’occasion de reprendre la boutique au cœur du village de son enfance s’est présentée, il a foncé. Ni d’étude de marché savante, ni de tête à tête avec la Madame Irma locale. Il est juste entré dans les murs fatigués, a regardé les plafonds, les sols, la terrasse avec vue sur la plaine… allez hop! Banco! C’est ainsi qu’avec Mauricette nous voilà assis avec appétit à la terrasse du « Bistrot de la Pastière ». Superbe rénovation! Pergola de glycine pour trainer l’été, deux superbes salles d’esprit italien contemporain pour flâner l’hiver. Et puis va falloir qu’on mange, hein? « Le Bouche à Oreille » n’est pas « maison et décor ». Suggestions suivant saisons et arrivages: du frais, du cuisiné. Pas de fraises en décembre ni de navets en juin. Le menu à 25€ permet un sérieux état des lieux avec la « salade César classique ». Morceaux de poulet dodus-panés, fine tranche fine de ventrêche, vinaigrette aillée. 14,5/20.

La dame au chapeau vert prend un fou-rire à cause du « tartare de taureau italien »! « C’est espagnol un taureau, pas italien! » qu’elle dit en ricanant! Elle s’arrête net de pouffer pour cause de frites fraiches maison plein le bec, croustillantes. 15/20. « Calamars frits » pour bibi! Ceux-là changent des rondelles cramoisies surgelées fourguées chez tous les restaurateurs fainéants! Avec les doigts, comme des biscuits, sauce tartare en prime. 15/20. Copieux « steak de thon mi-cuit en caponata » servi avec une fine purée cuisinée. Il s’agit plus d’une sauce vierge légumière qu’une stricte caponata, mais c’est fort bon et élégant: poisson-séduction! 15/20. Nos « baba au rhum » et « mousse au chocolat » faisaient causette dans la vitrine avec leur copain tatin, tiramisu et panacotta. Tout à une faim, surtout Mauricette… Simples et efficaces. Faits maison ici-même et non sous-traités au catalogue Davigel. 15/20. Une cuisine inspirée aux influences italienne, on mangerait tout. Avant de vous faire miroiter quelques spécialités (lire ci-dessous) notez que la maison pratique l’art de la pizza au feu de bois, et que les grillades sont cuites également au feu de bois. De là à dire que le patron Philippe Gouven fait feu de tout bois, ya pas loin. Bon appétit, merci.